Malgré de sérieux doute sur la tenue du pèlerinage cette année à cause de la pandémie Covid-19, le directeur général de la maison de Hadj s’est entêté à poursuivre l’inscription et le paiement des frais de pèlerinage. Les prétendants déjà inscrits demandent le remboursement immédiat de leur argent, chose que la direction décline pour l’instant.
Les autorités saoudiennes ont décidé, le lundi 22 juin 2020, de maintenir la tenue du pèlerinage mais sans les étrangers venant d’autres pays. Seulement, les saoudiens et les les personnes de toutes nationalités « qui se trouvent actuellement à l’intérieur du royaume » saoudien pourront effectuer le Hadj cette année.
Pour la première fois dans l’histoire, il y aura un pèlerinage musulman aux lieux saints de l’islam en terre d’Arabie avec un nombre limité. A travers cette décision, les saoudiens craignent que ce rassemblement religieux parmi les plus importants du monde se transforme en un énorme vecteur de contagion.
Et pourtant cette situation était prévisible compte tenu de la propagation du Covid-19 dans le monde, car le 27 février 2020, l’Arabie saoudite a suspendu momentanément les entrées sur leur territoire pour la Omra (le “petit pèlerinage”) à cause du coronavirus. Depuis cette décision, beaucoup de pays du monde ont suspendu les opérations d’inscriptions pour le pèlerinage au mois de juillet 2020 à la Mecque avant la décision finale des autorités saoudiennes.
Si des pays voisins comme le Sénégal, la côte d’ivoire et la guinée Conakry ont suspendu les opérations, tel n’a pas été le cas au Mali. Malgré ce sérieux doute sur la tenue du pèlerinage cette année à cause de la pandémie Covid-19, le directeur général de la maison de Hadj, Dr Abdoul Fatah Cissé s’est entêté à poursuivre l’inscription et le paiement des frais de pèlerinage. Selon nos sources, la direction serait en complicité avec son département de tutelle.
Dans une de ses sorties médiatiques, le directeur déclarait que le hadj aura bel et bien lieu et qu’il n’a pas été question de suspendre ou d’annuler le hadj et pour con convaincre les prétendants, il déclarait que les autorités saoudiennes demandaient aux pays partenaires à poursuivre les inscriptions pour le hadj 2020. Il rassurait les futurs pèlerins qu’il était en contact avec les autorités saoudiennes qui ont ouvert le système électronique pour délivrer le visa et que ce système est déjà ouvert à la maison de Hadj. Toutes ces démonstrations ont été faites pour encourager les pèlerins à accomplir la procédure.
Malheureusement ses déclarations du directeur sont en parfaite contradiction avec celles des autorités saoudiennes qui sont constants depuis le début c’est-à-dire qui ont appelé les pays partenaires à attendre décision avant de commencer les inscriptions des pèlerins.
Avec la décision finale des autorités saoudiennes, le DG de la maison de hadj serait dans la logique d’inviter les pèlerins inscrits d’attendre l’année prochaine, une manière de ne pas rembourser les inscrits tout en sachant qu’il ne sera plus à leur poste à la date indiquée. Le procureur de pool économique et financier doit se saisir de ce dossier avant qu’il ne soit trop tard car des milliers de personnes se sont inscrits pour plusieurs milliards de FCFA.
Affaire à suivre
Fatoumata Koita
CIWARA INFO