Au moins 31 personnes ont été tuées et plus de 50 blessées vendredi lors d’un attentat-suicide dans un marché des zones tribales pakistanaises (nord-ouest), a-t-on appris auprès de responsables locaux.
« C’était un attentat-suicide. L’équipe de police scientifique a à présent confirmé qu’un kamikaze était responsable de l’attaque », a déclaré à l’AFP Ameen Ullah, un cadre administratif local, qui avait auparavant imputé l’explosion à « un engin artisanal, caché dans un carton de légumes ».
Un officier de police, sous couvert d’anonymat, a confirmé que le massacre était l’oeuvre d’un kamikaze.
Shahbaz Ali, qui achetait de la nourriture au marché de Kalaya, dans le district tribal d’Orakzai, a affirmé avoir vu un garçon au visage couvert chevauchant une moto. « Soudain, une explosion s’est produite et je me suis retrouvé inconscient », a-t-il raconté à l’AFP.
D’après Ameen Ullah, 31 personnes ont été tuées et plus de 50 blessés, dont 17 se trouvent dans un état critique. Un officier de police a confirmé ce bilan.
La plupart des blessés ont été transportés à l’hôpital de la ville voisine de Kohat. Les proches des victimes étaient fouillés devant l’entrée de l’établissement par crainte d’une seconde attaque-suicide, a constaté un journaliste de l’AFP.
L’ONG Amnesty international a condamné dans un communiqué un attentat qui démontre « un mépris total pour la vie humaine ».
Frontalières de l’Afghanistan, les zones tribales forment une région où les talibans et Al-Qaïda ont longtemps opéré en toute impunité. Elles étaient devenues un des enjeux de la « guerre contre le terrorisme », dans la foulée des attentats du 11 septembre 2001.
Les Etats-Unis accusent fréquemment le Pakistan de tolérer la présence de sanctuaires d’insurgés dans ces territoires, ce qu’Islamabad dément.
Plusieurs attaques contre les forces de sécurité pakistanaises se sont produites ces derniers mois dans le nord-ouest du pays, ainsi que dans la province du Baloutchistan (sud-ouest), également frontalière de l’Afghanistan.
Le niveau des violences a toutefois fortement baissé dans le pays, selon une étude du CRSS, un centre de recherche pakistanais. Le nombre des personnes tuées dans les violences extrémistes, politiques ou criminelles, a ainsi chuté de 70% ces deux dernières années, avec 2.057 morts violentes rapportées l’an passé, contre 6.574 en 2015.
AFP