Les utilisateurs en Ouganda de Whatsapp, Facebook, Skype et autres réseaux sociaux devront à partir de juillet s’acquitter d’une taxe quotidienne, en vertu d’une nouvelle législation dans laquelle des défenseurs des droits de l’homme voient une tentative d’étouffer la liberté d’expression.
Le Parlement ougandais a voté dans la soiré de mercredi une loi imposant une taxe de 200 shillings (0,05 dollar, 0,04 euro) par jour à ceux qui recourent aux services qualifiés d’ »excessifs » de ces réseaux.
Le nouveau texte législatif ne précise pas selon quelles modalités cette taxe sera appliquée et collectée dans la pratique.
Le ministre ougandais des Finances, David Bahati, a assuré que l’objectif de cette mesure était seulement d’accroître les revenus pour le fonctionnement des services publics.
En mars, le chef de l’Etat, Yoweri Museveni, avait toutefois écrit au ministère des Finances pour lui demander d’introduire cette taxe afin de lutter contre les conséquences du « bavardage » en ligne.
« Le président (…) a dit que c’était pour que les jeunes gens arrêtent de faire des commérages mais ce qui est ironique dans ces déclarations, c’est qu’elles sont intervenues après que Bobi Wine est entré au Parlement en faisant campagne en ligne », a déclaré jeudi à l’AFP la journaliste et militante de la défense des droits, Lydia Namubiru. Bobi Wine est un musicien devenu opposant politique très populaire au sein de la jeunesse désoeuvrée.
« L’intention cachée est d’étouffer la liberté d’expression, surtout maintenant qu’il est prouvé que s’organiser en ligne fonctionne », a-t-elle ajouté.
En avril, l’organisme ougandais de régulation des communications a donné pour instructions aux fournisseurs de services internet de suspendre les sites web d’information non autorisés et, pendant l’élection présidentielle de 2016, l’accès aux réseaux sociaux avait été interrompu.
La même loi impose aussi une nouvelle taxe de 1% sur les transactions monétaires par téléphone portable auxquels nombre d’Ougandais recourent en raison de la difficulté pour eux d’accéder aux services bancaires traditionnels.
La rédaction