Le Mali appartient-il à la France et à ses forces armées ? Pourquoi cette attaque injustifiée contre une zone sous contrôle des groupes armés républicains et fidèles aux autorités maliennes ? Pourquoi une attaque contre les groupes armés signataires de l’Accord d’Alger et pourquoi maintenant ? Et quelles sont les motivations réelles de cette attaque incompréhensible ? Voilà autant de questions qui valent leur pesant d’or au regard du contexte actuel où le torchon brûle entre Paris et Bamako. Cette descente musclée de Barkhane sur la localité de Tabankort, sous contrôle des groupes armés de la MAA de la Plateforme, aurait des conséquences graves si seulement les éléments armés de la Plateforme avaient décidé de résister. Mais pour souci de la paix et pour ne pas entraver le processus de la mise en œuvre de l’Accord d’Alger, les groupes armés sur place à Tabankort n’ont pas réagi. Ils ont fait preuve d’une grande sagesse.
La Plateforme victime de son caractère républicain
Les groupes armés constituant la Plateforme sont victimes, sans nul doute, de leur attachement à l’unicité du Mali et à leur fidélité à l’Etat malien. C’est pourquoi chaque fois, ils font objet des attaques ciblées de la part des forces françaises. Et selon le chargé de communication de la Plateforme, ce n’est pas la première fois que leurs positions sont attaquées par la France. « En 2014, les forces françaises sont venues à Tabankort pour emporter des armes de la plateforme, prétextant que ce sont des armes lourdes », a rappelé Moulaye Abdallah Haïdara, avant de laisser entendre : « A Tombouctou, les bases de la Plateforme ont été aussi mises à sac par les forces françaises de Barkhane qui ont emporté aussi des armes. Les populations sont frustrées à cause des dégâts matériels qu’elles ont causés…».
A en croire le secrétaire permanent du Mouvement arabe de l’Azawad de la Plateforme, tout le monde sait qu’il y a des armes lourdes à Kidal (une localité sous le giron de la CMA). Et il y a des armes lourdes dans presque toutes les bases sous le contrôle de la CMA. « Mais pourquoi ces bases de la CMA n’ont jamais été attaquées par Barkhane ? », s’interroge Moulaye Abdellah Haïdara. Cette attitude des forces françaises ne démontre-t-elle pas à suffisance sa collusion avec la CMA ?
En tout cas, le Premier ministre de la Transition n’est pas allé par le dos de la cuillère pour étaler la responsabilité directe de la dislocation du Mali par la France.
Soulignons que les éléments de la Plateforme ont informé les autorités de la Transition, la Minusma et le commandant de Barkhane du grand bordel causé par ses éléments à Tabankort. Cette énième intimidation ne changera en rien le degré de patriotisme des groupes armés de la Plateforme. Des grands républicains qui sont et resteront fidèles avec l’Etat malien.
Agoumour