Le Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI, opposition), le parti de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, livre ses analyses sur la non-inscription de son leader sur la liste électorale, dans une déclaration.
Condamné à 20 ans de prison dans l’affaire de « braquage de la Bceao » lors de la crise post-électorale de 2010-2011, M. Gbagbo radié depuis 2020 de la liste électorale, n’a pas été inscrit par la Commission électorale indépendante (CEI) à l’issue de la récente opération d’enrôlement sur le listing électoral.
Le secrétariat général de son parti, à l’issue d’une réunion tenue ce 27 mai 2023, a protesté contre la posture de la CEI, annonçant des missions éclatées dans le pays pour expliquer la situation « injuste » dont est victime Laurent Gbagbo, demandant aux militants de se tenir « mobilisés pour les mots d’ordre à venir ».
Selon le PPA-CI « cette condamnation fantaisiste en Côte d’Ivoire est intervenue quand le régime d’Abidjan a eu la certitude que la Cour pénale internationale (CPI) allait acquitter Laurent Gbagbo. Le gouvernement ivoirien s’est alors précipité pour organiser un simulacre de procès ».
Le parti de l’ex-président ivoirien, par ailleurs, a demandé à « la CEI d’exécuter l’arrêt du 25 septembre 2020 de la Cour africaine des droits de l’Homme, qui exige la réinscription du non de M. Laurent Gbagbo sur la liste électorale définitive ».
Cette déclaration a lieu à l’orée du contentieux électoral, qui débute ce 1er juin 2023 par la publication de la liste électorale provisoire. Pour le PPA-CI, cette étape offre une opportunité à la CEI de « corriger cette injustice en appliquant l’arrêt de la Cour africaine des droits de l’Homme ».
En outre, a-t-il « enjoint la CEI de cesser d’être un instrument de crises politiques aux conséquences incalculables, en respectant les lois et procédures en vigueur ». Toutefois, le PPA-CI, se donnera tous les moyens légaux pour parvenir à l’inscription du nom de Gbagbo sur la liste électorale définitive.
Concernant l’affaire de « braquage de la Bceao », le PPA-CI trouve que « c’est absolument surréaliste et inadmissible » d’imputer ces faits à l’ancien président de la République, Laurent Gbagbo, un « homme de probité morale et indiscutable ».
« Les seuls braquages que la Bceao reconnaît à ce jour sont ceux de ses agences de Korhogo (Nord), Man (Ouest) et de Bouaké (Centre). La Bceao n’a donc subi aucun préjudice lors des évènements de la crise postélectorale de 2011 », a soutenu le PPA-CI.
Le Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) ajoutera que c’est d’ailleurs la raison pour laquelle la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) « n’a jamais porté plainte contre les autorités légales et légitimes ivoiriennes » sous l’ère Laurent Gbagbo.
M. Gbagbo, acquitté par la CPI dans l’affaire de crimes contre l’humanité perpétrés lors de la crise postélectorale ivoirienne de 2010-2011, est rentré au pays en juin 2021. L’ancien président ivoirien s’est fait enrôler sur la liste électorale en novembre 2022.
AP/APA