La présidente des femmes du RPM n’est pas allée avec le dos de la cuillère à l’annonce du gouvernement Assimi-Choguel, pour dénoncer le non-respect de la Loi 052/du 18 décembre 2015 instituant des mesures pour promouvoir le genre dans l’accès aux fonctions nominatives et électives. Selon elle, il faut une démonstration de force des femmes du Mali pour que les plus hautes autorités respectent cette loi.
21%, c’est ce qui a été octroyé à la gent féminine dans le gouvernement Choguel Kokalla MAIGA. Et pour cause, sur 25 ministres et 3 ministres délégués, seulement 6 portefeuilles leur ont été proposés. Si certains Maliens pensent que les femmes ont bénéficié des postes stratégiques, les associations de défenses des droits des femmes et les responsables des bureaux nationaux des femmes des partis politiques ne se réjouissent pas de ces 21%, qui leur sont octroyés. Ce qui viole de manière notoire la Loi 052/du 18 décembre 2015 instituant des mesures pour promouvoir le genre l’accès aux fonctions nominatives et électives.
La présidente des femmes du RPM quant à elle, ne se résigne pas sur cette question de quota. Selon elle, la transition est en train de piétiner cette loi qui donne toute la latitude à la Malienne de participer au développement du pays.
« Il faut respecter cette loi, quelle que soit la situation qui prévaut. Car, même dans le gouvernement précédent, le constat était le même. Nous nous sentons vraiment marginalisées par le président de la transition qui n’exige pas le respect strict de cette loi. Pourtant, la loi pour le quota donne la garantie même aux partis politiques d’être légitimes. Par exemple, les partis politiques qui bénéficient de la plus grande somme d’aide sont ceux-là qui ont le plus grand nombre d’élues dans les collectivités et dans l’hémicycle. Donc, il s’y attèle dans les autres instances de nomination », a-t-elle dit
Comme pour enfoncer le clou, elle affirme qu’au Mali, il faut s’imposer d’une manière pas douce, pour se faire écouter.
« Pour être écouté, il faut soit prendre des armes ou sortir dans la rue. Là n’est pas le problème, même s’ils ont gain de cause, ils jettent tous les textes de la république dans les poubelles. Dommage pour mon beau pays ; pays des grands guerriers et empereurs de l’Afrique ».
Elle se dit déçue de l’attitude du M5, plus particulièrement de celle du nouveau Premier ministre qui a toujours promis aux femmes de les mettre dans tous leurs droits.
« Depuis le 18 Août 2020, nous assistons à des coups de théâtre. A la mise en place du 1er gouvernement de Mr Moctar OUANE, le M5 a dénoncé la non-inclusivité et surtout la militarisation de l’Administration malienne. Toutefois, aujourd’hui, l’histoire a tranché, le gouvernement que le Premier ministre du M5 nous a présenté est tout sauf inclusif ; on ne constate que des ministres stagiaires, des ministres traqués par la justice, etc. Nous constatons juste un partage de gâteau », a-t-elle déploré.
Pour en venir à l’application stricte de la Loi 052/du 18 décembre 2015 instituant des mesures pour promouvoir le genre dans l’accès aux fonctions nominatives et électives, elle clame que le Dr Choguel a berné la gent féminine.
« Il a toujours promis dans ces messages politiques que le droit des femmes sera respecté si toutefois, il était aux commandes et c’est toujours 20%. Nous les femmes, nous allons désormais appliquer les méthodes fortes pour que cette loi que vous nous avez donnée soit appliquée », a-t-elle menacé.
Pour finir, la présidente des femmes du RPM invite les plus hautes autorités à trouver une solution à cette vie chère. « Cerise sur le gâteau, c’est la vie chère. Depuis la nuit des temps, au Mali, la vie n’a jamais été aussi chère que ces derniers temps. La viande est à 3 000 FCFA le kilo ; 3 200 FCFA sans os dans un pays d’élevage par excellence, le prix de l’huile dans certains marchés a grimpé jusqu’à 1 100 FCFA le litre. N’avons-nous pas d’huilerie qu’on peut réhabiliter ? », a-t-elle interpellé.
PAR CHRISTELLE KONE
Source: Info-Matin