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Non à la mémoire sélective et à l’amnésie collective

Comme tous les Maliens, nous sommes pour la paix, le dialogue, la concorde, la convergence, le renouveau, le Mali-Koura… D’accord pour tourner la page ; mais jamais sur la base de la compromission ou d’un consensus scélérat, surtout au nom d’une imposture de normalité inconstitutionnelle.

Nous disons et maintenons que toutes les fractures et oppositions auxquelles nous assistons sont, non consécutives au Coup d’Etat du 18 Fructidor, pardon Août, qui aura comme dans l’enfer divisé les Maliens. Mais le fruit de la rancœur, de la déception et du désastre consécutifs à la gouvernance improbe et à la stratégie planifiée de liquidation de l’intégrité territoriale et de l’unité nationale de notre pays à travers la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation et d’autres accords connus ou secrets sont à mettre au passif de l’ancien Président et son clan d’acrobates et de funambules politiques et alimentaires.

De cela Info-Matin n’a pas attendu la chute du Président IBK pour le dire. Le Quotidien des sans voix ne s’accorde aucun mérite d’avoir été là, d’avoir dit ce qu’il fallait dire et quand il fallait le dire… contrairement à beaucoup de « démocrates perroquets » qui n’ont retrouvé l’usage de leur langue qu’après la destitution de leur « Dieu ».
Dès l’entame, nous avions dit que le pire était la capitulation. Et la capitulation, c’est, au-delà des soutiens et des accompagnements de circonstance, l’allégeance vile et servile des démocrates à autre qu’à la conviction et au mérite : au confort du silence et de la complicité active et passive. Mais bien pire sera le renoncement à l’engagement et à l’ambition politique.
Durant les sept années de la présidence d’IBK, comme prise par une sorte de mysticisme, la classe politique malienne s’est abonnée au mutisme. Le régime braie, les politiques se murent dans un lâche silence à l’exception notable de l’URD, les FARE… et le PARENA (quand le Bélier avait faim), qui de temps à autre se cabraient, s’assumaient en politique et affichaient leur divergence.
Par-delà ce long silence coupable et complice de ces politiciens accompagnateurs sur les scandales, les affaires, les crises…, ceux qui crient aujourd’hui et s’autoproclament tombeurs du de l’ancien régime, Majorité et Opposition ou ailleurs, toutes tendances confondues, l’ont aussi accompagné et applaudi dans ses errements notamment l’Accord d’Alger, la réforme constitutionnelle. En tout cas, ils étaient sinistrement absents chaque fois qu’il s’agissait de faire prévaloir les attentes et ambitions légitimes du peuple, des défis existentiels de la nation : pouvoir d’achat, école, corruption, sécurité…

Par leur soutien déclaré ou secret, hier, à l’ancien régime, dans le cadre de leurs intérêts égoïstes, les nouveaux maîtres du jeu s’étaient filialisés et étaient devenus des succursales et des appendices de la dérive autiste. Ils ont, par complicité, sapé les fondements de la démocratie par la fragilisation et la liquidation du fait partisan.
En renonçant à leur vocation originelle de conquête et d’exercice du pouvoir pour devenir des fantassins, des supplétifs et des complices de la farce consensuelle d’un Mali conjugué au bon vouloir d’IBK et suivant son inspiration du jour, les démocrates alimentaires n’avaient pas seulement réaffirmé leur allégeance servile à un des leurs, ils avaient accepté durant l’ancien pouvoir de se chosifier dans un bel autodafé à la gloire d’un système devenu arrogant et narcissique, corrompu et sans aucune perspective. Par calculs, prébendes, renoncement ou abdication ?
Alors qu’on ne prenne pas les enfants du Bon Dieu comme des canards sauvages. Le peuple du Mali a de la mémoire. Les Maliens ne sont pas amnésiques. Non messieurs, vous avez tout faux !
Nous disons et maintenons avec force conviction et sans aucun état d’âme que qui sème l’arrogance récolte l’humiliation. Oui, de l’arrogance grossièrement et grotesquement affichée était devenu le régime du Président IBK abandonné entre les mains de Boubou qui a fini par le faire descendre dans la géhenne.
Ceux qui lisent Info-Matin ne peuvent se plaindre de manque de constance contrairement aux démocrates caméléons de l’ancien régime qui ont trahi le Président IBK depuis le 18 Fructidor après avoir honni le matin du 22 mars 2012. Et les lecteurs peuvent témoigner combien nous avons mis en garde le Président IBK contre ces girouettes politiques, cette race de politiciens situationnistes et véreux aux convictions saisonnières. Comme le régime du Président ATT, celui d’IBK était aussi malheureusement celui du TA GNINI et DJENI KA GNINI (s’en mettre plein les poches et rapidement).

Sept (7) ans durant, les Maliens ont vu et été témoins de l’irruption et de l’ascension de seigneurs et barons fabriqués à Sébéninkoro ou à Quinzambougou narguer la «populace » à travers toutes sortes de scandales. Du haut d’une soudaine arrogance le frère d’un de ces parvenus ne pantalonnait-il pas à Bamako pour dire à qui veut l’entendre que son frangin a volé tellement de milliards qu’ils n’en avaient plus besoin pour s’offrir le Mali après IBK ? Mais silence…. Parce que du haut de leur narcissisme, parler de magouille, de fraude, de vol, de détournement de deniers publics est un crime de lèse-majesté, en tout cas du NIENGOYA !
Le Président IBK bercé par les ritournelles et les sérénades assenées par la philharmonique situationniste (le président le plus légitime de l’histoire, qui a réussi ce que les autres n’ont pas réussi…) avait fait le pari d’oublier la maxime « qui trahit, trahira ». Ayant à ses pieds sa « majorité dolosive », sa «majorité aphone qui rase les murs», le Président IBK laisse faire et nargue son opposition qui devient le souffre-douleur d’une démocratie désormais sans âme, à l’agonie. Devrait arriver, ce qui arriva.
Ceux qui ont été les complices de ce plongeon plus les vrais et partisans sincères de IBK qui ont avalé toutes les couleuvres et subi toutes sortes d’humiliations, ne peuvent être les plus fondés à piailler, à jacasser, à pantalonner… Surtout pas à s’ériger en donneur de leçons et rénovateurs de la démocratie malienne qui était le cadet de leurs soucis jusqu’au coup d’État d’août dernier ou leur disgrâce pour ceux qui disent avoir organisé des meetings dans les mosquées.
Nulle volonté d’accabler plus que de besoin ces caméléons politiques connus désormais des Maliens. Nous refusons simplement le triomphe de la mémoire sélective et l’instauration d’une amnésie collective pour blanchir et amnistier ceux qui ont trinqué avec le Président IBK jusqu’à la veille de son arrestation par le commando du Colonel Assimi GOITA. Le peuple a de la mémoire, les Maliens ne sont pas amnésiques.
Ne peut opérer et prospérer la cocasse politique de victimisation, de fuite en avant et de recherche permanente de bouc émissaire ! C’est la France aujourd’hui parce qu’elle n’a pas eu sa base au NORD-MALI! C’est la Mauritanie, le Niger et l’Algérie demain pour avoir fermé leurs frontières devant les ex-combattants libyens ! Après c’est le Burkina qui récolte ce qu’il a semé parce qu’il se moquait hier du Mali… Bref, ce n’est jamais leur faute, la faute à leur incompétence et leur manque de clairvoyance ! C’est toujours la faute des autres, et la France est l’éternel bouc émissaire qu’on veut remplacer par la Russie, sic !

Sacrés cajoleurs politiques (pour ne pas reprendre l’expression qui leur sied bien : hybrides), responsables de la capitulation et de la liquidation nationale ! Sur leur carapace, honte et infamie coulent comme l’eau sur le rocher. Pour eux, honneur et dignité se mesurent à l’aune de postures et de fortunes, des intérêts, les leurs et non ceux du Mali. Pour eux, le Mali n’est et ne sera autre chose qu’un tremplin, un simple moyen d’assouvir les basses ambitions d’accaparement et de jouissance.
Nous sommes une nation de concorde, de fraternité et de tolérance. Peu de choses nous opposent encore, mais beaucoup de choses nous séparent. Qu’on nous permette en toute démocratie d’afficher nos divergences et notre désaccord avec l’impossible amnésie que les démocrates sélectifs tentent de décréter au nom d’un prétendu impératif de la réussite de la Transition contre laquelle nous n’avons rien. Au contraire.
Non, messieurs, nous sommes et restons la même voix sur la même voie que refuse simplement d’emprunter avec d’éternels fossoyeurs du Mali un nouveau chemin de l’aventure. Dans la situation actuelle du Mali, nous n’avons pas droit à l’erreur. Donc, ouvrons les yeux.
Info-Matin n’a d’animosité contre personne. De l’amitié, tout le monde en a. Mais ‘’notre rôle n’est pas de plaire ou de déplaire, il est de tremper la plume dans la plaie’’.

Par Bertin DAKOUO

Source : INFO-MATIN

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