La Guinée a annoncé lundi soir, dans un communiqué de presse signé par le Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD), qu’elle refuse « d’appliquer ces sanctions illégitimes et inhumaines contre le peuple frère et les Autorités nigériennes, et exhorte la CEDEAO à revenir à de meilleurs sentiments ».
Conakry considère en effet que « les mesures de sanctions préconisées par la CEDEAO incluant une intervention militaire » relèvent d’une option qui ne saurait « être une solution au problème actuel » et entrainerait plutôt « un désastre humain dont les conséquences pourraient aller au-delà des frontières du Niger ».
« Le CNRD souligne qu’une intervention militaire contre le Niger entrainerait de facto la dislocation de la CEDEAO » et se désolidarise formellement des « sanctions prises et des menaces proférées lors du sommet du 30 juillet 2023 » à Abuja et qui « n’engagent nullement la République de Guinée ».
Alors que le Mali et le Burkina Faso ont publié un communiqué de presse conjoint, prenant clairement ses distances avec la position de la CEDEAO et affirmant même que « toute intervention militaire » au Niger serait considérée « comme une déclaration de guerre », la Guinée, souligne que les trois pays « aspirent à plus de reconnaissance et de respect de leur souveraineté ».
« Au moment où les jeunes populations de l’espace CEDEAO vivent un drame humain en Tunisie et dans la Méditerranée, la préoccupation des dirigeants de la sous-région devrait être plutôt orientée vers les enjeux stratégiques, socio-économiques pour l’atteinte de leurs aspirations que de se pencher sur le sort des Présidents déchus » grince enfin le communiqué de presse signé de la main du Général de brigade, Ibrahima Sory Bangoura.
Cette prise de position intervient alors que la CEDEAO a lancé, un ultimatum laissant une semaine aux militaires au pouvoir au Niger afin de libérer et restaurer le président déchu Mohamed Bazoum dans ses fonctions.
Considérant que « le président Mohamed Bazoum est le seul et unique président légitime du Niger », la CEDEAO a ordonné aux militaires de le libérer et le restaurer dans ses fonctions « dans un délai de sept jours », et prévenu qu’elle pourrait recourir à tout type de mesures « y compris l’usage de la force » au cas où ils ne s’exécuteraient pas.
Interrogée lundi à l’antenne de BFMTV, sur l’éventualité de soutenir une opération qui pourrait être menée par les pays africains au Niger, la cheffe de la diplomatie française, Catherine Colonna n’a pas souhaité répondre, indiquant « vouloir éviter d’être dans cette hypothèse ».
Pour rappel, le CNSP (conseil national pour la sauvegarde de la patrie), a annoncé dans la nuit de mercredi à jeudi, avoir pris le pouvoir et avoir mis fin aux fonctions du Président Mohamed Bazoum, avant que l’Etat-Major des Armées ne fasse savoir, par voie de communiqué, dès jeudi, qu’il se ralliait aux militaires à l’origine du putsch.
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