Moussa Mara et la ville du Kidal sont intimement liés, on le sait. D’ailleurs si un procès lui colle à la peau à tort ou à raison, c’est celui de la perte de terrain de l’armée malienne dans la partie nord du pays depuis sa visite en tant que premier ministre dans cette localité sous contrôle terroriste. Moussa Mara ne peut donc échapper à la question chaque fois que le grand public à l’occasion de l’interroger.
Invité à l’émission « Bamanakan sur Seine » à Paris par notre production, nous avons fait une promenade d’une heure avec celui qui sera certainement candidat à la mairie du district de Bamako en 2017 puis candidat à l’élection présidentielle malienne si son parti YELEMA décide de concourir. Pour situer le théâtre de notre promenade, nous sommes partis de l’esplanade des Invalides au jardin des Tuileries en passant par le pont Alexandre III et les quais de Seine.
Moussa Mara en a profité pour rappeler qu’il a du temps devant lui pour parcourir le monde à la rencontre des maliens.
Il dira que le problème le plus récurent de ces maliens dans le monde est d’ordre administratif. Comme solution, il faut passer à une logique de résultat. Tout ministre défaillant devra rendre le tablier selon Moussa Mara.
Nous avons ensuite abordé la vague de grèves au Mali notamment celle des médecins qui aura duré 38 jours avec son lot de décès quotidiens. L’indifférence du gouvernement à l’égard des maliens n’a fait aucun doute.
Regrettant les nombreuses victimes collatérales de la grève des médecins, Moussa Mara regrettera l’incapacité du gouvernement à respecter ses propres engagements.
D’ailleurs les médecins lui auraient confié qu’ils se sont engagés dans une grève illimitée suite au refus du gouvernement de les rencontrer pour évoquer le non-respect des engagements ultérieurs. Âgé de 42 ans, en deux décennies, Moussa Mara nous a confié n’avoir jamais été absent au travail pour raison de santé. Tout ça pour nous répondre à la question de savoir s’il faisait ses soins médicaux au Mali ou à l’extérieur comme le président Ibrahim Boubacar Keita et l’ensemble de la classe dirigeante.
Moussa Mara sera candidat à la mairie du district de Bamako, il le clame haut et fort. Il en profite pour nous dire tout le bien qu’il pense des maires du Mali en général et des bamakois en particulier.
De l’aveu de Moussa Mara, il n’y a plus de terrain à vendre à Bamako. Il insiste sur le fait de ne jamais solliciter un maire pour l’achat d’un terrain. Selon lui, les maires ne sont pas des personnes dignes de confiance. Ils vendraient des terrains normalement réservés à d’autres usages telle la zone aéroportuaire.
Moussa Mara sera également candidat à la présidentielle malienne de 2018 si toute fois son parti le décide et ceux sans demander la permission à qui que ce soit.
Concernant la solution qui consiste à décentraliser la capitale en conférant à Bamako la capitale économique et à Ségou ou Sikasso celle la capitale politique et administrative, Moussa Mara s’est montré réservé. Selon lui, les villes concurrentes pour abriter la seconde capitale pourront se retourner contre le Mali en cas d’échec de leurs candidatures. Moussa Mara pense qu’il vaut mieux apaiser le pays avant de penser à créer une capitale Administrative et politique.
Le parti Yéléma s’est engagé à soutenir le président Ibrahim Boubacar Keita pendant son mandat. Quel que soit la tournure que prendra ce mandat, le parti restera fidèle à sa promesse selon son président Moussa Mara. Cette réponse fait suite à la question de l’un de nos abonnés se trouvant aux USA en la personne d’Adama Camara qui demandait ce que faisait le parti Yéléma dans la majorité présidentielle avec l’échec des gouvernements successifs que le Mali a connu depuis 2013.
La question de notre second abonné Mamadou Dianka à Bamako ouvrira la porte à la thématique attendue par tous: la visite de Moussa Mara à Kidal. Dianka veut savoir si Moussa Mara regrette sa visite de 2014 à Kidal qui selon lui a fait de nombreuses victimes. Il demande également si Moussa Mara referait cette visite. La réponse de Moussa Mara fut sans équivoque. « Je ne regrette pas une seconde cette visite décidée par le président de la république. Les responsables de la mort de maliens sont les groupes armés. Si quelqu’un doit être sanctionné, ce sont les groupes armés ».
La dernière question de Dianka exprime une idée qui court dans l’espace malien. Est-ce que Moussa Mara n’a pas le sentiment de s’être fait utiliser par le président de la république? Moussa Mara répondra par une autre question.
« Ai-je régressé en politique depuis mon passage à la primature? En tout cas, à mon avis ce n’est pas le cas. Si le but du président était de m’utiliser et m’user, il a échoué, si c’était également le souhait de ses collaborateurs, ils ont échoué car dieu étant au-dessus de tous, nous voit et sait qui nous sommes ».
Ce second numéro de notre nouvelle émission « Bamananka sur Seine » s’achèvera sur ces notes. Le premier numéro a été consacré au docteur Oumar Mariko, président du parti SADI.
Elijah De BLA
rpmedias