Le vendredi dernier, les gardiens de la révolution iranienne ont arraisonné dans le détroit d’Ormuz « pour non-respect des lois maritimes internationales » le pétrolier britannique, appelé Stena Impero, qui se dirigeait vers l’Arabie saoudite. Cette action qui rend furieux le Royaume Uni, survient après l’arraisonnement d’un pétrolier iranien par la marine britannique à Gibraltar le 4 juillet dernier. Revanche ou pas, l’évidence est que le Golfe arabo-persique, où transite le tiers du pétrole mondial, est en train de devenir une zone de confrontation entre les puissances occidentales (et alliées) et l’Iran. Un pays majeur d’exportation du pétrole brut.
L’arraisonnement du pétrolier britannique par Téhéran survient aussi alors que la veille, le numéro Un américain informait qu’un bateau de sa flotte militaire avait abattu un drone iranien. Une information démentie par l’Iran. Le 20 juin déjà, l’Iran avait reconnu abattre un drone américain qui se trouvait dans son espace aérien. Les États-Unis et la Grande-Bretagne profitent de cette situation conflictuelle pour renforcer leur arsenal militaire dans le Golfe arabo-persique. Londres va même jusqu’à demander à tous les bateaux battant pavillon britannique d’éviter la région jusqu’à nouvel ordre. Alors que Téhéran menace de bloquer le trafic du Détroit d’Ormuz (dans le Golfe arabo-persique) si les puissances occidentales ne cessent pas de l’empêcher d’exporter librement son brut.
Le détroit d’Ormuz se situe dans une des régions du monde les plus importantes par sa production en hydrocarbures. Il est aussi l’hôte de tensions récurrentes qui agitent ses pays frontaliers (Une guerre de leadership régional oppose aujourd’hui l’Iran et l’Arabie Saoudite). A cet effet, le Détroit se révèle être un lieu de passage décisif pour le trafic international, notamment en termes de flux pétroliers. Dans cette région au caractère belligène, toute intervention militaire pourrait entraver la circulation dans le Détroit. Par conséquent, priver la population mondiale du tiers de sa consommation en brut, provoquerait certainement un choc pétrolier.
Les puissances occidentales (notamment les USA, la Grande Bretagne et la France) devront donc savoir raison garder pour éviter que le Golfe arabo-persique ne s’embrase davantage. Ce qui voudrait signifier que ces pays doivent éviter dans l’avenir toute provocation de l’Iran. En n’agissant pas de façon raisonnable, ils pousseraient l’Iran à sortir de la défensive pour préserver, par tous les moyens, ses intérêts vitaux. Le Guide suprême n’a-t-il pas déjà averti que son pays répondra coup pour coup, à toute action hostile. Il faut alors rappeler qu’en 1991, lors de la première guerre du golfe Iran-Irak, l’Iran a proliféré des mines marines dans le nord du golfe pour éviter tout débarquement ennemi par la mer !
Gaoussou M. Traoré