Comme le dit le sage : «Il est donné à tout homme de rêver». Modibo Sidibé vient de boucler une tournée dans la sous-région. Pour ses proches, il s’agit d’une prise de contact avec certains chefs d’Etat, par rapport à son éventuelle candidature à la présidentielle de juillet 2013. Une tradition, qui n’exclut pas que l’électorat se trouve à l’intérieur du pays.
Cette visite de courtoisie de Modibo Sidibé, aux «Grands» de la sous-région, s’est achevée tout naturellement par Dakar où séjourne ATT, ce «général fuyard», qui a fait de Modibo Sidibé, n’en déplaise à ses fans, ce qu’il est depuis que leurs deux chemins se sont croisés pendant la transition de 1991.
Directeur de cabinet de ATT, président du Comité de transition pour le salut du peuple (CTSP) en 1991. Il a, par la suite, connu une ascension fulgurante ; dix (10) ans ministre sous Alpha Oumar Konaré (AOK) ; six (6) ans secrétaire général de la Présidence, trois (3 ans) Premier ministre sous ATT.
Si son parcours politico- administratif est fort enviable, il est tout aussi clair que cette constance, au cœur d’un Etat miné par la corruption, les malversations et les détournements de fonds publics, engendre une part de responsabilité et ou de complicité à assumer.
Modibo Sidibé était effectivement là, vingt années durant, témoin et ou complice de tout, de la naissance, de l’affermissement, de la déconfiture et de la chute d’un système mafieux et crapuleux, qui a fait perdre à la jeunesse malienne le goût de l’effort et de l’engagement.
Cette jeunesse se doit de comprendre, qu’il est illusoire de croire que l’on peut résoudre les problèmes avec ceux qui les ont créés. Pire, lorsque ces derniers constituent eux-mêmes une partie des problèmes, sinon l’essentiel.
C’est à ce niveau que les électeurs maliens, sans nul doute tous ceux qui ont subi, de jour comme de nuit, les violences de ce cercle vicieux, attendront Modibo Sidibé, cette «conscience grise de ATT».
Comme le disait si bien le président Nicolas Sarkozy : «Il ne sert à rien de maudire la pluie, car elle finira un jour ou l’autre par céder la place au soleil».
Safounè KOUMBA
Source: Inter de Bamako