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Mobilisation au chevet de la nouvelle Constitution : Le chef du Gouvernement relégué au second rang ?

Bel orateur devant l’Eternel, le Premier ministre de rectification de la Transition peine-t-il à occuper toute sa place pour rectifier la Constitution du 25 février 1992 ? Des indiscrétions le font croire.

Pourquoi le chef du gouvernement ne joue pas les premiers rôles dans la propagande autour de la future Constitution de la IV ème République ? Pourquoi il n’est pas impliqué dans l’initiative de la création du Collectif des Acteurs institutionnels pour un oui massif au référendum du 18 juin ? Des questions se posent et semblent expliquer une discrète mise en arrière plan du locataire de la primature dans le processus référendaire.

Selon des indiscrétions, le Premier ministre, Dr Choguel Kokalla Maïga n’est plus dans les bonnes grâces du pouvoir militaire du Colonel Assimi Goïta, surtout par rapport au processus référendaire en cours.

L’initiative de doter le Mali d’une nouvelle Constitution est-elle bien partagée par tous les hauts cadres de l’appareil gouvernemental ? Rien n’est moins sûr. Mais il semble que c’est par opportunisme politicien que de nombreux acteurs politiques ont fini par adhérer au projet de changement constitutionnel.

Et certains poids lourds du gouvernement semblent déceler chef le Premier ministre un manque d’engouement à faire aboutir la réforme constitutionnelle initiée par le chef de l’Etat. Ce qui a décidé le Col Assimi Goïta à désigner le président du CNT, le Col Malick Diaw et le ministre d’Etat chargé de l’Administration territoriale et porte-parole du gouvernement, le Col Abdoulaye Maïga comme « cheville ouvrière » du processus référendaire.

C’est ainsi durant la phase de vulgarisation du projet de texte, l’on a que très peu vu le chef du gouvernement sur le terrain. Puisque Choguel Kokalla Maïga s’est plutôt contenté de quelques interventions, où il a plus embouché sa trompette préférée de diatribe à l’égard des Occidentaux. On l’a longuement entendu dénoncer les « complots contre les FAMA », au lieu de soutenir le bien-fondé de l’initiative d’adoption d’une nouvelle Loi fondamentale pour le Mali. Ce faible zèle du chef du gouvernement, qui est pourtant un acteur politique aguerri, a-t-il impacté le chef de l’Etat, pour que ce dernier cherche à le court-circuiter dans la phase de la campagne référendaire ? Rien n’est moins sûr.

Car, comment expliquer que le Premier ministre n’ait pas organisé un véritable lancement de la campagne pour ce référendum ? Pourquoi l’on n’a quasiment pas vu le MPR, le parti de Choguel Kokalla Maïga dans la mobilisation en faveur du référendum ? Et comment peut-on expliquer la faible mobilisation qu’a enregistrée le premier meeting en faveur du oui au stade du 26 mars, alors que tout le gouvernement y était impliqué ?

Autre indice de cette discrète marginalisation du Premier ministre dans ce projet référendaire, c’est que lors de ce meeting, c’est le président du CNT, le Col Malick Diaw, qui a ravi la vedette au chef du gouvernement. Alors que Choguel est réputé bel orateur, en mesure de mieux haranguer les foules et mieux vendre le oui aux potentiels électeurs.

Il semble que Dr Choguel Kokalla Maïga a des réserves par rapport à la tenue de ce référendum dans le contexte actuel du pays, marqué par le désaccord des mouvements signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger et aussi par le caractère non-consensuel du texte. Car, il n’est un secret pour aucun observateur que ce référendum ne pourra pas se tenir  sur l’ensemble du territoire national, comme cela était souhaitable. Sans compter que les griefs formulés par les désormais anciens alliés politique du chef du gouvernement, le M5-RFP Malikura, qui appelle à voter non, refroidit les ardeurs de Choguel dans la poursuite du processus. Alors que pour le Col Assimi Goïta, le vin du texte référendaire  est déjà tiré, il faut le boire et ceci, jusqu’à la lie ! Et c’est cette option qui fait snober le locataire de la primature, qui se retrouve finalement dans un processus, dont il ne s’emballe plus ! Ne confiait-il pas récemment que cette réforme constitutionnelle va diviser les Maliens ?

C’est pour cette situation que certains analystes estiment que le premier ministre pourrait être éjecté, après le scrutin référendaire, dans la perspective des élections générales devant conduire à la fin de la Transition. Pari risqué pour une éventuelle candidature du chef de la Transition ? Trop tôt pour l’affirmer.

Baba Djilla SOW

Source : Mali Horizon

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