Blocage de certaines dispositions, absence de ressources financières, lenteur dans le projet de révision constitutionnel, la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, après quatre ans d’existence, reste plus ou moins à l’étape de départ.
Ce mercredi 15 mai 2019 marque le quatrième anniversaire de l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger signé entre le gouvernement du Mali et les groupes armés le 15 mai 2015 à Bamako sous l’égide de la communauté internationale.
Quatre ans après, de nombreuses dispositions attendent leur mise en œuvre complète.
Dans le texte et l’esprit de l’Accord de paix issu du processus d’Alger, sa mise en œuvre permettra la création d’une Assemblée Régionale élue au suffrage universel direct, bénéficiant d’un très large transfert de compétences, de ressources et jouit des pouvoirs juridiques, administratifs et financiers appropriés ; les cercles et les communes seront dotés d’organes délibérants (Conseil de cercle et Conseil communal) élus au suffrage universel direct et dirigés par des bureaux ayant une fonction exécutive avec à leur tête un Président du Conseil de cercle et un Maire élus et la mise en place de la deuxième chambre du Parlement sous la dénomination de Sénat. Le réel blocage de ces dispositions semble lieu à la révision constitutionnelle avortée en 2017 dont le projet vient d’être lancé avec la création d’un ministère sur la réforme institutionnelle et le dialogue avec la société civile.
Mais pour sa part, le secrétaire permanent du bureau du Haut représentant du président de la République pour la mise en œuvre de l’Accord, Inhaye Ag Mohamed dans un entretien réalisé par L’Essor note que des avancées significatives ont été enregistrées, à commercer par le volet « Questions politiques et institutionnelles ».
Pour lui, la poursuite de l’opérationnalisation des nouvelles régions de Taoudéni et Ménaka ; la relecture des principaux textes de la décentralisation pour mieux consacrer le principe de la libre administration des collectivités territoriales ; la relecture de la loi électorale conformément aux dispositions de l’Accord, sont illustratifs.
D’autres acquis, a-t-il poursuivi, portent sur l’organisation des élections communales en novembre 2016 et l’agencement du calendrier électoral entre 2018 et 2019 pour les autres élections restantes ; la mise en place des Autorités intérimaires/Collèges transitoires au niveau des 5 régions en 2017 et des 24 cercles de ces régions du Nord du Mali en 2018/2019.
«Nous disons aux acteurs d’être patients et d’adhérer au document. L’Accord pour la paix et la réconciliation, globalement, est bon pour notre pays, parce qu’il vise à préserver l’unité nationale, l’intégrité du territoire et le caractère républicain et laïc de notre Etat. On va voir plus tard, les fruits de ce qu’on est en train de faire actuellement. Entre-temps, il faut que les gens soutiennent le processus de mise en œuvre de l’Accord», prêche M. Ag Mohamed pour que l’Accord puisse porter ses fruits.
Habi Sankoré
Source: Le Soft