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MINUSMA: partira, partira pas

Si une organisation fait polémique au Mali ces derniers jours, c’est la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) qui fait l’objet d’une chasse aux sorcières de la part des organisations et mouvements pro-transition et certains maliens souverainistes qui réfutent toute force étrangère sur le sol malien dans la lutte contre le terrorisme. Face à ces forces hostiles à la MINUSMA, une partie des maliens, particulièrement les habitants du grand Nord, qui est le sanctuaire des obscurantistes, protestent contre toute action favorable au départ de la force onusienne, qui, selon eux, joue un rôle dans la stabilisation de la paix dans leur zone.

Le vendredi, 28 Avril 2023, quelques forces vives qui soutiennent la transition, avec à sa tête, le mouvement Yéréwolo Debout sur les remparts, ont mobilisé des milliers de personnes au palais de la culture pour demander le retrait ‘’immédiat et sans délai’’ de la force onusienne, présente au Mali depuis 10 ans.
A la tête de l’évènement, Adama Ben DIARRA, dit Ben le Cerveau, membre du CNT et non moins le président du Mouvement Yerewolo, Jeamille BITTAR, porte-parole du M5 et autre tête de proue de la transition qui scandaient avec au moins cinq milles manifestants truffées dans une salle qui refusant du monde. Comme pour mystifier et avertir les forces onusiennes, les organisateurs apparaissent avec un fourreau en banco fourré de bois de chauffe qui produisaient des flammes ardentes dans une salle pleine à craquer sous une température de plus de 40 degrés à l’ombre.
Sur les affiches et pancartes que brandissaient les manifestants on pouvait lire : « A bas la MINUSMA ; MINUSMA out, Vive les Famas, MINUSMA, force du mal, MINUSMA assassin ». Ainsi, le seul sujet à l’ordre du jour est le départ de la force onusienne, tout en magnifiant les Forces de défenses et de sécurités du Mali, qui ont été traitées comme des véritables héros, comparées aux guerriers romains de l’antiquité grecque.
« Assimi est un lion ! Répétez après moi Assimi est un guerrier ! Un vrai ! Nous n’avons plus besoin d’une force étrangère pour avoir la souveraineté de notre pays. La MINUSMA est là pour accomplir la mission de la France. Elle doit partir et nous allons la faire partir d’ici trois mois. La sortie d’aujourd’hui est le lancement d’une série de trois grandes manifestations qui n’épargneront pas cette force de mal. Nous ferons la deuxième sortie grande sortie le 25 mai, en guise de célébration de la journée de l’Afrique. La troisième sortie sera le coup fatal », a clamé, Ben le Cerveau, même si ce coup dit de fatal a été annoncé pour la nième fois, à chaque sortie du mouvement Yéréwolo et ses partisans.
Des mouvements de soutien à la MINUSMA
De l’autre côté des régions du Nord, notamment Gao, Tombouctou, Taoudénit et Ménaka, la question du départ de la force onusienne n’est pas d’actualité pour le moment.
D’ailleurs, au même moment où Bamako et Ségou manifestent pour le départ de la MINUSMA, les grandes villes du Nord ont manifesté pour son maintien. La preuve, l’association ‘’Gao Gomno’’ autrement dit le bonheur de Gao, qui regroupe toutes les associations disent se désolidariser de toute action qui boote la MINUSMA hors du Mali.
«L’association ‘’Gao Gomno’’ s’oppose avec la dernière rigueur à des agissements insensés. Le Nord est lié au reste du Mali, grâce à la MINUSMA. Il faut que nous nous défendions contre les ennemis de la paix, du vivre ensemble et de la cohésion sociale. Le Mali appartient à tous les maliens. Nous ne pouvons pas continuer à fermer les yeux devant de tel comportement. Le devoir de patriotisme nous interpelle tous à nous opposer catégoriquement contre ces associations manipulatrices », a dit le président de la dite plateforme, Bakary SIDIBE, à la faveur d’une déclaration que l’association lors de la grande manif qu’elle a organisé le lendemain de la manif anti MINUSMA de Bamako, comme pour répondre coup pour coup Bamako et Ségou.
Et depuis, des manifestations de protestation contre toute action hostile à la MINUSMA se multiplient à Tombouctou, Taoudéni et Ménaka, avec à la lettre des déclarations de soutien à la Mission onusienne, qui selon les habitants est une garantie de paix et de stabilité dans leurs régions respectives.
En tout état de cause, la question de départ et de maintien de la MINUSMA divise plus que jamais les maliens. Une évidence, le dernier mot revient à l’état malien, qui en toute responsabilité de maintenir ou pas la MINUSMA, dont le mandat finira dans un mois.
Rappelons qu’en dehors de sa mission de paix, la MINUSMA contribue au financement à plusieurs projets et programmes de développement dans leur zone d’intervention.

PAR CHRISTELLE KONE

Source : Info Matin

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