Un groupe de personnes vivant dans la localité de Yanfolila a tenté hier d’empêcher la société minière « Hummingbird Resources » d’effectuer des travaux de préparation du site pour étendre ses opérations minières dans la zone, occasionnant un affrontement avec les gendarmes. Face à cette violence, les travailleurs miniers ont abandonné le travail et réclament leur salaire.

Les villageois ne sont pas d’accord avec l’occupation de leur terre au profit de l’exploitation minier. En dépit d’un accord qui avait été trouvé avec le gouvernement, la résistance ne faiblit pas. « Nous avons entendu des coups de feu dans le village de Bougoudalé et la situation était vraiment préoccupante » indique un employé de la société. Cette dernière déplore les incidents qui ont survenu hier mardi et ont couté la vie à quelques personnes. « Malheureusement, nous avons été informés que ces affrontements ont entrainé la perte d’au moins trois vies  dont deux ne seraient pas des ressortissants maliens » a déploré la compagnie minière Hummingbird Ressources.

Suite à cet incident, plusieurs employés de la société African Mining Service (AMS) fournissant des services miniers à la société mère ont rejoint Bamako, fuyant l’insécurité sur place à Yanfolila. Arrivés dans la capitale hier dans la nuit, ils réclament leur salaire et des frais de transport pour rallier leurs différentes familles jusqu’à l’apaisement de la situation.

Ce matin dans les locaux de la Société africaine d’études et de réalisations (SAER-EMPLOI), ils étaient nombreux à faire la queue pour pouvoir être payés. Ils affirment avoir passé toute la nuit dehors en espérant obtenir satisfaction aujourd’hui. « Nous sommes dans la galère, nous n’avons rien. Nous avons tout laissé là-bas. Nous voulons qu’on nous paye ce matin parce qu’on ne sait pas quand le travail va reprendre » confie un travailleur sur place. « L’AMS nous a confié à la SAER. Nous avons notre argent avec eux et nous voulons le prendre avant de partir chez nous »ajoute un autre.

La situation commençait par se décanter avec le payement effectif de certains employés, même s’ils ont déploré le manque des frais de transport comme promis par la société. « Ils ont commencé à nous payer et si possible on sera tous servi. Le travail n’est pas fini, si la tension baisse sur le terrain nos supérieurs vont nous rappeler pour la reprise » espère un employé.

Journal du mali