S’adressant aux Maliens à l’occasion du nouvel an, le président Ibrahim Boubacar Keita a réitéré ses propos du 22 septembre dernier, à savoir que sa main reste tendue à tous les compatriotes. En appelant les Maliens au rassemblement, le chef de l’Etat tente de réduire les obstacles aux réformes institutionnelles et administratives. «Il est indispensable de procéder à une révision constitutionnelle proposant les justes aménagements », a-t-il déclaré.
IBK qui a instruit au Premier ministre de conduire cette révision constitutionnelle et de mettre en place un comité d’experts sait que la réussite de cette mission dépendra de l’adhésion des Maliens. «Et je renouvelle mon insistance sur un processus inclusif où toutes les forces vives de la nation, majorité, opposition, société civile, sont impliquées, se sentent concernées, puissent contribuer. C’est le prix à payer pour l’appropriation de nos réformes, de manière à éviter niches de polémique ou de controverse », a-t-il affirmé.
Le chef de l’Etat s’est peu appesanti sur l’année 2018 qui a été, selon lui, marquée par des antagonismes divers : des défis sécuritaires au centre et au nord, de la mise en œuvres des Réformes Institutionnelles, de la forte demande sociale, du nécessaire besoin de cohésion sociale qui demeurent des défis à relever et autant d’attentes à satisfaire.
Un aspect important du discours d’IBK à la Nation aura été les promesses de campagne axé sur son projet de société Ensemble pour la paix et le progrès. « Je vous ai promis une meilleure gouvernance, je le ferai. Je vous ai promis des réformes politiques et institutionnelles courageuses, je le ferai. Je vous ai promis une croissance économique inclusive, je le ferai. Je vous ai également promis un développement du capital humain et l’inclusion sociale. Je le ferai aussi », a-t-il indiqué.
Toujours sur le plan politique, IBK tenait à clarifier les choses sur son autorité en tant que chef de l’Etat. «A tous, je redis que j’ai conscience, et conscience aigüe de l’obligation constitutionnelle qui m’est faite d’être et de rester le Président de tous les Maliens, ceux qui m’ont fait l’honneur de m’accorder leurs suffrages comme ceux qui en ont décidé autrement », a poursuivi le chef de l’Etat.
S’agissant de la sécurité, IBK a rappelé que l’évolution démocratique implique également une défense et une sécurité nationales, capables, responsables, garantes de la souveraineté de l’Etat et de l’intégrité du territoire. Pour y parvenir, il compte sur la Loi d’orientation et de programmation militaire en cours. «Nous sommes déterminés surtout à acquérir la maîtrise des airs car partout le vecteur aérien s’est révélé comme une réponse pertinente à la guerre asymétrique », a-t-il fait savoir.
En ce qui concerne, les conflits intercommunautaires, le chef de l’Etat a affirmé constituent le corolaire de l’insécurité et menacent la cohésion et l’unité dans des contrées jadis réputée pour les compromis qu’elle avait su développer entre ses ethnies et ses systèmes de production. «Les solutions à nos crises sécuritaires ne peuvent pas être que militaires. Elles sont également économiques et humanitaires. C’est pourquoi sous la conduite du Premier ministre, un ensemble de mesures sont soit à l’œuvre, soit envisagées dans les plus brefs délais », a dit le chef de l’Etat.
En sommes, IBK a tenu un discours rassembleur sans mesures de confiance au moment où tout semble échapper au pouvoir central. Ce discours en demi-teinte a presque passé sous silence les difficultés des problèmes comme la prolongation du mandat des députés, le déplacement de l’insécurité vers Bamako et les antagonismes réligieux.
Soumaila T. Diarra
Source: Le Républicain