En plein débat sur le projet de loi de finances 2018, la chancelière a exposé mercredi (16.05) les grandes lignes de sa politique. Notamment celle en matière de développement.
A la tribune du Bundestag, Angela Merkel a joué la carte de la continuité en reprenant le crédo de son précédent gouvernement : il s’agit de développer l’Afrique pour freiner les migrations vers l’Union européenne, puisque cette dernière ne peut pas fermer hermétiquement ses frontières.
Le débat sur le budget de la chancellerie est le moment pour la chancelière de présenter sa politique
“Nous savons que le cloisonnement ne peut rien changer si on ne s’attaque pas aux causes de la fuite et de l’exil. […] La grande tâche que je soutiens – Gerd Müller appellerait cela le “Plan Marshall pour l’Afrique” – est de réellement contribuer au développement de l’Afrique dans un effort européen commun, parce que notre politique européenne de développement n’est pas toujours efficace.”
Le programme de Gerd Müller, ministre de la Coopération et du Développement dans l’ancien et le nouveau gouvernement formé en février, consiste à proposer des alternatives aux jeunes africains pour qu’ils n’aient plus de raison de quitter leurs pays d’origine. Notamment en créant de l’emploi.
Les grands axes de la stratégie allemande en Afrique
Cela passe entre autres par l’implantation d’entreprises allemandes en Afrique. Celles-ci sont encore trop peu nombreuses à se lancer sur un continent pourtant prometteur.
L’Allemagne avait invité les pays africains au G20 qu’elle a organisé en 2017
Uneinitiative défendue en 2017 par un autre ministre d’Angela Merkel, devenu aujourd’hui président du Bundestag, Wolfgang Schäuble, va justement dans ce sens.
“Nous devons réfléchir à la manière d’insuffler un élan économique et de permettre davantage d’investissement en Afrique […] notamment avec ce que Wolfgang Schäuble a présenté pendant la présidence du G20 : Compact with Africa – proposer un meilleur cadre et un bon terrain d’investissement. Le développement économique ne peut pas se produire avec les seules aides publiques, Mesdames et Messieurs.”
Dans son allocution, Angela Merkel a enfin souligné l’importance d’apporter des réponses humanitaires dans les régions en crise. Face au déficit chronique des agences de l’ONU qui fournissent les aides d’urgence, elle a promis que l’Allemagne élèverait sa voix “là où c’est nécessaire” et apporterait sa contribution.
L’opposition critique
Et parmi les autres grands sujets défendus par la chancelière lors de son allocution au Bundestag, il y a eu aussi le renforcement du budget de la Bundeswehr, l’armée allemande : un sujet qui divise au sein même de la coalition.
Alice Weidel, du groupe parlementaire AfD, s’est fait rappeler à l’ordre par le président du Bundestag pour des propos discriminants
L’opposition, quant à elle, n’a pas manqué de critiquer la politique du gouvernement. Le FDP libéral a dénoncé la politique migratoire de l’Allemagne, rejoint par le parti d’extrême-droite AfD qui a eu le droit d’ouvrir les débats en tant que principal groupe parlementaire de l’opposition au Bundestag.
Le parti de gauche Die Linke a appelé le gouvernement à stopper les exportations d’armes vers le Proche-Orient et les écologistes ont critiqué l’absence des questions environnementales dans les débats.
Deutsche Welle