Merci aux forces de l’ordre qui protègent les citoyens contre les forces du désordre. Il ne s’agit aucunement d’un point de vue subjectif, mais du point de vue le plus objectif qui soit, celui de la collectivité, celui de tous les Français. Que nous ne soyons pas tous d’accord est un fait et une nécessité : la vie fonctionne par oppositions, par comparaisons, par compromis. Et quand les différends évoluent en affrontements et en dégradations des biens publics et privés, il est légal et indispensable qu’interviennent les forces de l’ordre. Et quand certains tentent de renverser la République, celle-ci a le devoir de se défendre.
Merci à la police (dont le difficile métier peut conduire à des dérapages – difficulté accrue par l’exigence d’exemplarité) qui exerce sa tâche avec professionnalisme, beaucoup de courage et de patience, voire de sagesse, face à des enragés parfois prêts à tuer. Prêts à inquiéter jusque dans la vie privée.
Merci aux policiers, sourds aux slogans méchants qui les appellent au suicide, eux qui comptent déjà dans leurs troupes un nombre de victimes élevé. Merci à la gendarmerie d’assurer les fonctions du maintien et du rétablissement de l’ordre auprès de la police, à Notre-Dame-des-Landes ou à Paris sous les coups de boxeurs entraînés. Merci à elle de remplir des missions ordinaires sur les routes du territoire français et des missions extraordinaires, jusqu’au sacrifice du colonel Arnaud Beltrame, mort le 23 mars 2018, assassiné par un islamiste, en prenant la place d’un otage.
Merci aux militaires qui représentent la France et l’Europe partout dans le monde et qui donnent leur vie, comme les treize soldats qui viennent de périr au Mali, le 25 novembre, en faisant la guerre au terrorisme.
Comment répéter ce petit mot « merci » si ce n’est qu’un terme de politesse ? Comment ne pas lui redonner son sens étymologique de miséricorde et de pitié ? Au nom de la laïcité, chrétien ou pas, chacun, en ces temps de Noël, peut se recueillir pour former ainsi la communauté de pensée dont ces forces ont besoin pour poursuivre leur œuvre protectrice et salvatrice. Notre sort dépend d’elles et de notre soutien, spirituel ou temporel, à la grâce de Dieu si l’on peut, au nom de la République que l’on veut, et de ce qu’elle veut.
Source: ouest-france.