Aujourd’hui, avec l’apport des tradithérapeutes dans le traitement et la guérison de beaucoup de maladies humaines, aucun médecin sérieux de toute appartenance n’ose apporter un discrédit sur ceux-ci. Encore moins une responsable d’une structure étatique censée réglementer le secteur.
C’est le reproche fait pourtant au Pr Rokia Sanogo, cheffe du département de la médecine traditionnelle de l’Institut national de recherche en santé publique (INRSP) de Bamako et non moins vice-présidente du comité régional d’experts chargé de recherche et de développement de médicaments traditionnels contre la COVID-19 en Afrique. Cette dernière, au cours d’une interview récente accordée au « Thermomètre du Sphinx » a, en quelque sorte, minimisé l’incontournable apport des tradithérapeutes agréés du Mali dans la fabrication et la vente des médicaments traditionnels. Ceux-ci à leur tour, accusent le Pr Sanogo de favoritisme et d’injustice.
Pour ces tradithérapeutes agréés, bien que cheffe du Département de la médecine traditionnelle du Mali, Rokia Sanogo a décidé de ne travailler qu’avec les tradithérapeutes membres de la Fédération malienne des tradithérapeutes (Fémath) au détriment des tradithérapeutes agrées, militant dans d’autres associations. En tout cas, c’est ce qui ressort essentiellement de l’interview du Pr Sanago. Ces accusations des tradithérapeutes ont été confirmées par la cheffe elle-même en ces termes: “Seuls les tradithérapeutes de la Fédération malienne, des tradithérapeutes de Kayes à Kidal sont les collaborateurs de mon département”.
Cette déclaration du Pr Rokia Sanogo a créé l’incompréhension et de fortes inquiétudes chez beaucoup de tradithérapeutes agréés du Mali qui ne sont pas membres de la Fémath. Bien que, ceux-ci œuvrent jour et nuit pour la promotion et la valorisation de la médecine traditionnelle au Mali. Et selon ces tradithérapeutes, ce discours du Pr Sanogo confirme bien et bel cette politique de favoritisme, de marginalisation et d’injustice qu’elle a instaurée au département de la médecine traditionnelle. De l’avis de ces tradithérapeutes agrées, cette mandataire du gouvernement devrait œuvrer pour faire la promotion de la pharmacopée au Mali plutot que de choisir son camp. Celui de la Fémath qui n’est pas représentative de tous les tradithérapeutes du Mali.
Ce faisant, cette politique de rejet de Rokia Sanogo a créé la désunion entre les tradithérapeutes qui ne parlent plus le même langage. « Nous ne sommes pas obligés d’adhérer à la Fémath. Malgré cela, la cheffe de la médecine traditionnelle en tant qu’interface du gouvernement avec les tradithérapeutes, est obligée d’associer tous les tradithérapeutes agréés aux activités du département de la médecine traditionnelle. Non. Elle n’a aucune considération pour nous tradithérapeutes qui ne sommes pas membres de la Fémath » s’insurgent-ils contre la Pr Sanogo. Avant de laisser entendre qu’ils sont marginalisés par elle.
La cheffe de la médecine traditionnelle ira même plus loin dans sa déclaration, en disant qu’aucun tradithérapeute ne doit intervenir à la télévision nationale, c’est-à-dire l’ORTM, sans son accord. Ce qui n’est du tout normal de sa part. Parce qu’il y a beaucoup de tradithérapeutes agréés du Mali, qui travaillent nuit et jour dans la production, le conditionnement et la vente des produits pharmaceutiques traditionnels à base de plantes pour le bonheur des malades.
A l’entendement des tradithérapeutes non membres de la Fémath, le Pr Rokia Sanogo devrait dire la vérité aux Maliens en ne leur cachant pas qu’elle a une ONG dénommée “Aid-méd” à Badalabougou, non loin du Mess des officiers, dirigée par un Italien du nom de Sergio, qui fait la production des médicaments traditionnels améliorés. « A ce titre, Rokia Sanogo concurrence les tradithérapeutes maliens. Ce qui fait qu’elle ne voit pas d’un bon œil les tradithérapeutes qui percent et qui produisent et s’illustrent dans la production des médicaments à base de plantes » s’est indigné un interlocuteur nom membre de la Fémath. Avant d’inviter le Pr Sanogo à plus de rassemblement des tradithérapeutes agréés autour de son département. Chose qui leur permettra de mieux jouer leur partition dans le traitement des maladies. Affaire à suivre !
Diakalia M Dembélé
Source: Journal le 22 Septembre- Mali