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Marché monétaire de l’UMOA : La Bcéao relève son taux directeur

Le 6 septembre 2023, la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (Bcéao) a annoncé une cinquième augmentation consécutive de ses taux directeurs, passant de 3 % à 3,25 %. Cette décision, prise lors de la troisième réunion ordinaire de l’année du Comité de Politique Monétaire de la Banque centrale, marque un resserrement accru de la politique monétaire.

Selon Jean-Claude Kassi Brou, le taux directeur principal auquel la Banque centrale prête des fonds aux banques secondaires passera de 3 % à 3,25 % à partir du 16 septembre prochain. De plus, le taux d’intérêt du guichet de prêt marginal augmentera de 5 % à 5,25 %.

Cette décision de la Bcéao intervient dans un contexte où l’inflation semble maîtrisée et sous contrôle, ce qui témoigne de l’efficacité de la politique monétaire en place jusqu’à présent dans la sous-région. En effet, le taux d’inflation au sein de l’Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine (Uémoa) est en baisse depuis le début de l’année, passant de 6 % en janvier 2023 à 3,4 % en juillet 2023.

Cependant, cette hausse des taux directeurs de la Bcéao a des implications potentielles majeures pour des pays comme le Mali, le Burkina Faso et le Niger, qui traversent déjà des situations difficiles avec des crises politiques, sécuritaires et des sanctions internationales.Impact sur les économies fragiles : Ces pays, en transition et en proie à des conflits et à des problèmes de sécurité, ont besoin de stabilité économique pour sortir de leurs crises. Une augmentation des taux directeurs peut rendre l’emprunt plus coûteux pour les entreprises et les gouvernements, ce qui pourrait entraver la croissance économique déjà précaire. Il faut rappeler que déjà ces derniers mois, la levée de fonds sur le marché des obligations semble difficile pour certains de ces Etats.

Pression sur les finances publiques : Les gouvernements de ces pays ont déjà du mal à gérer leurs finances en raison de conflits et de l’instabilité politique. Une hausse des taux d’intérêt peut accroître la pression sur les budgets nationaux, limitant ainsi leur capacité à financer des programmes de développement et à répondre aux besoins de la population.

Défis additionnels pour les populations vulnérables : Les populations vulnérables de ces pays sont souvent les plus touchées par les crises. Une politique monétaire plus stricte peut aggraver la situation en augmentant le coût de la vie, ce qui pourrait avoir des répercussions sur la sécurité alimentaire et la stabilité sociale.Complexification des réformes économiques : Les réformes économiques visant à sortir de la crise seront plus difficiles à mettre en œuvre avec des taux d’intérêt plus élevés. Les gouvernements devront trouver un équilibre entre la nécessité de maîtriser l’inflation et celle de stimuler la croissance.

En résumé, la hausse des taux directeurs de la Bcéao, bien que motivée par la nécessité de contrôler l’inflation, peut avoir des conséquences importantes sur des pays déjà fragiles comme le Mali, le Burkina Faso et le Niger. Il est crucial que les autorités de ces pays, en collaboration avec la Bcéao, adoptent des politiques économiques qui tiennent compte de ces défis additionnels pour favoriser la stabilité et la croissance économique dans la région.

 

Etienne Fakaba Sissoko

Mali Tribune

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