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Marche du 5 juin : Désapprouvée à 95 %

Prévue pour le 5 juin prochain, la marche de protestation pour réclamer le départ du Président légitime, Ibrahim Boubacar Keita, n’obtient pas l’adhésion des populations, qui désapprouvent l’initiative considérant qu’elle ne prend pas en compte les priorités du moment. C’est ce que révèle une enquête secrète.

Il nous est revenu que juste après la première sortie du porte-parole de l’imam Mahmoud Dicko, Issa Kaou N’Djim, dans un message audio, le 16 mai dernier, annonçant la reprise des manifestations de la CMAS contre le régime en place, une enquête secrète (le sondage), diligentée par une structure dont nous taisons le nom, a été initiée auprès d’un échantillon de 1000 personnes à Bamako afin de recueillir leurs impressions.

Selon notre informateur, l’enquête a révélé que plus de 95 % des sondés n’approuvent pas l’idée d’une protestation pour réclamer le départ du président de la République légitiment élu. Précisant que beaucoup n’envisagent pas d’y participer, notre source ajoute que cette enquête secrète dont nous avons eu la primeur a concerné les grands attroupements de la capitale et certains grins des jeunes.

Ce travail d’anticipation, indique-t-il, était déjà bouclé bien avant la tenue de la conférence de presse par les trois mouvements organisateurs de la marche ainsi que les dispositions à prendre par les plus hautes autorités du pays.

Les internautes en colère

Cette thèse semble soutenue par les internautes qui ne décolèrent pas depuis l’annonce de la marche, organisée par la Coordination des Mouvements, associations et sympathisants de l’Imam Mahmoud Dicko (CMAS), le Front pour la Sauvegarde de la Démocratie (FSD) et le Mouvement Espoir Mali-Koura (EMK). Ils estiment que le moment est très mal choisi et les arguments avancés pour justifier ladite marche ne sont pas nouveaux. Mieux, soutiennent-ils, les priorités du pays ne sont pas prises en compte.

«Une mobilisation pour le sursaut national face à la gouvernance chaotique et prédatrice afin de créer les conditions d’une union sacrée autour de l’idéal d’un Mali uni, prospère et respecté, à travers une refondation du système actuel », révèle-t-on dans le communiqué.

« Nous voulons d’un nouveau départ. Et un autre départ, c’est une manifestation monstre, mais pas de violence ni d’insulte », ajoute Choguel Maïga, président du FSD.

A la lecture de ces deux déclarations venant des personnalités, dont certains ont été battues dans les urnes et d’autres ayant soutenu la candidature adverse en 2018 lors de la présidentielle, l’objectif est clair : la prise du pouvoir par la rue. Le pouvoir les laissera-t-il faire ? Qu’envisage-t-il pour les contrecarrer ? Mystère.

12 millions mensuels de Choguel Kokala Maiga

Ayant compris la stratégie des organisateurs de la marche demandant le départ d’IBK parce qu’il incarne la mal gouvernance, cet internaute révèle.

 «Quand Choguel Kokala Maiga cumulait les avantages et émoluments de ministre et de directeur de l’AMRTP, il trouvait que le pays était bien gouverné. Il touchait plus de 12 millions mensuels ».      

Un autre de poursuivre en lançant l’alerte à certains qui se laisseront embobiner par eux. « En réalité, le seul but de la manifestation annoncée pour le 5 juin est de trouver des places dans le prochain gouvernement. Ils veulent leur part de gâteau. Rien que pour leur propre intérêt, pas pour vous. Ils ne feront rien pour vous ni pour ce pays. Ils vous utilisent pour des marches en vous exposant à la maladie. Ils gardent bien loin leur propre famille. Ouvrons les yeux », a-t-il soutenu.

Des citoyens épris de paix et de justice en parfaite connaissance de la situation dans laquelle se trouve notre pays ne soutiennent pas l’idée de la marche et de la démission du chef de l’Etat sollicitée par la CMAS, le FSD et l’EMK.

Rappelle du putsch de 2012

«Si seulement si l’objectif de votre marche, c’est pour la démission du Président IBK, le moment choisit est très fragile. Je vous envoie faire rétro au putsch de 2012, qui a déstabilisé le Mali, parce que les groupes armés ont profité du Chaos qui régnait à Bamako pour arriver jusqu’à Mopti », rappelle Hama Diallo invitant les populations à la compréhension. « Attention cher peuple ne vous laissez pas utiliser pour des fins personnelles. Parce que pour réussir ce genre de coup il faut utiliser un certain nombre des couches sociales. Nous, les populations de la 5ème région ont souffert depuis des années et si vous touchez à Boua, le tout sera foutu. Je ne le dis pas parce que j’aime ce Boua et son régime. Mais le moment n’est pas propice ».

Du côté du gouvernement, nous apprenons que, l’annonce de la marche pour le 5 juin est prise au sérieux, étant donné que les mesures barrières contre la Covid-19 interdisent tout regroupement de plus de 50 personnes.

En juin 2018, le chef du gouvernement d’alors Soumeylou Boubeye Maiga réprimait la marche des partis politiques de l’opposition. En mars dernier, l’actuel Premier ministre Boubou Cissé a également maté les enseignants grévistes lors d’une marche réclamant l’application de l’article 39 qui leur accordait des avantages de salaires.

Pour la marche prévue le 5 juin prochain, selon une source, tout serait fin prêt pour respecter la tradition et éviter la propagation de la maladie à Coronavirus.

Ousmane Morba    

L’Observatoire                         

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