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Marasme économique – cherté de la vie – demande sociale – insécurité : Le malaise est là!

Les Maliens sont partagés entre inquiétude du quotidien et désespoir du lendemain. L’avenir s’annonce plus sombre que le présent. Et pour cause : la gravissime crise économique et financière qui frappe le pays, source évidente de la cherté de la vie, de l’accroissement de la demande sociale et du marasme latent installés. Autre raison du cauchemar des Maliens : l’insécurité grandissante qui « coupe le sommeil » aux populations et hypothèque une partie de la souveraineté nationale. Le Mali périclite. Les citoyens maliens sont à terre. Par la faute des gouvernants, amateurs, et en manque de stratégie de gestion et de développement.

A quand la fin du calvaire? Sous l’ère IBK, les Maliens sont (pitoyablement) amenés beaucoup plus à se poser cette question qu’ils n’ont de réponses à leurs préoccupations, superbement ignorées par les gouvernants. Mêmes les plus optimistes des Maliens n’entrevoient aujourd’hui aucune raison d’espérer en l’avenir. Ils en veulent pour fil conducteur, l’état de dénuement généralisé dans lequel les populations sont confinées et, surtout, la (mauvaise) gouvernance « adoptée » par le pouvoir en place.

Ce mode de gestion des affaires publiques décrié depuis quatre ans a, en effet, instauré un marasme économique et une crise financière sans précédent. Parce que les ressources financières qui auraient dû etre injectées dans le développement du pays et la gestion du quotidien des Maliens ont été allouées à des fins de privilèges présidentiels, paralysant l’administration et assommant les populations.

Combien sont aujourd’hui les Maliens qui arrivent à subvenir à leurs besoins ? Combien de chefs de famille arrivent à assurer à ses rejetons les trois repas quotidiens? Quelques rares privilégiés. La grande majorité vit au jour le jour. La situation, « très caillou », est exacerbée par une inflation qui n’est pas maîtrisée sur le marché où les produits de première nécessité, les céréales de grande consommation et les hydrocarbures (lait, huile, sucre, riz, mil, sorgho, maïs, essence, gasoil, gaz butane…) prennent régulièrement l’ascenseur. Au même moment, l’argent a disparu. Mêmes les comptes de l’Etat n’échappent pas à cette triste réalité.

Misère dans la terreur

Le chaos économique et financier n’est (malheureusement) pas la seule préoccupation des Maliens. Ils sont contraints de vivre cette misère dans une terreur effroyable due à une insécurité quasi endémique. Ces quatre dernières années, l’insécurité est devenue un compagnon des Maliens, du Centre au Sud du pays. La signature de l’Accord d’Alger par le gouvernement et les groupes armés n’a changé en rien la situation. Au contraire, elle (situation) s’est envenimée. De 2013 à nos jours, le peuple malien a assisté avec consternation et impuissance à la montée fulgurante des attaques djihadistes et terroriste sur toute l’étendue du territoire nationale. Kidal, Gao, Ménaka, Tombouctou, Mopti, Ségou, Bamako… aucune partie du Mali n’échappe à la spirale de violence.

Des militaires, des agents publics de l’Etat (administrateurs civils et personnel associé), des porteurs d’uniformes et de tenues paramilitaires (forestiers, gendarmes, policiers), des chefs de villages, des imams, des personnels de la Minusma et même des civils… sont assassinés à tour de bras. Les forfaits sont commis par des rebelles, des terroristes et des djihadistes en véhicules, à motos ou à pieds. Attentats, mines terrestres antipersonnel et antichar, attaques à mains armées, vols de bétail, de voitures, viols, prises d’otages et autres agressions physiques sont autant de forment de violence devenues monnaie courante sous nos cieux. Finalement, la plupart des agents de l’Etat ont tout simplement abandonnés leurs postes, laissant les populations à la merci des bandits de tout acabit.

Cette insécurité généralisée et grandissante affecte dangereusement la paix sociale et fragilise le pays. Conséquence : la demande sociale prend du volume, et le front social est perpétuellement en ébullition.  En effet, tous les domaines ont, à différente échelle, connu des débrayages. Les Maliens se souviendront longtemps de la grève illimitée des agents de la santé, qui a paralysé l’ensemble du système sanitaire. Cette grève a eu des conséquences dramatiques sur les populations qui n’ont pas les moyens de se faire soigner dans les cliniques privées, encore moins à l’extérieur du pays. Ce débrayage et d’autres mouvements (grève illimitée de l’enseignement supérieur) ainsi que les différentes marches de constations sont l’expression palpables du ras le bol généralisé. Elles (manifestations) traduisent l’échec d’Ibrahim Boubacar Keïta…

Et comme pour ne rien arranger à la situation, les malheurs s’enchaînent, comme l’incendie qui a ravage récemment le marché rose de Bamako. Ce sont des centaines de commerçants, déjà éprouvés par la crise, qui se retrouvent sans aucune source de revenus.

Aujourd’hui, la situation d’ensemble du Mali  n’est guère pas reluisante. Elle (situation) se résume aux grèves multiples sur plusieurs fronts socioprofessionnels, la vie chère, la crise financière, la paupérisation, le népotisme, la corruption galopante et l’intrusion de la famille dans la gestion des affaires de l’Etat.

La source des malheurs…

Pour tout dire, les Maliens doivent tous leurs malheurs au manque de vision d’un président qui leur promettait tout et qui avait pourtant toutes les armes en main pour réussir.

Il a tout d’abord hérité d’une Transition qui avait pu remettre le Mali sur les rails, avec une intégrité territoriale recouvrée et des institutions  élues. La nouvelle idole du peuple malien (plébiscitée à plus de 77%), se devait simplement de sauvegarder ces acquis, les consolider et entreprendre un redressement, voire une véritable relance économique.

Ensuite, l’ensemble de la communauté internationale semblait entièrement acquise à sa cause, fondamentalement pour son plébiscite et pour le retour à la normale constitutionnelle.

Enfin, il bénéficiait de l’excuse de ne pas être sévèrement et systématiquement jugé sur ses premiers faux pas du fait que le pays sortait d’une mauvaise passe.

Mais, IBK, certainement surpris du fauteuil doré à lui offert sur un plateau, dilapida ce capital favorable, en  instaurant une mauvaise gouvernance jamais vue sous nos cieux, plongeant le Mali dans une situation chaotique.

Sa première erreur et certainement la plus grosse de toutes, c’est d’avoir occulté les vraies priorités. En effet, pendant que le pays, au lendemain d’une grave crise politico-militaire, cherche à colmater les brèches, les nouvelles autorités ont mis le plus beau clair de leur temps à gérer des scandales occasionnés par le pouvoir en place. Scandales liés à l’achat de l’avion présidentiel (16 à 21 milliards de FCFA selon les interlocuteurs) et au marché du contrat d’armement (108 milliards de FCFA) ; scandale des surfacturations (entre 28 et 39 milliards selon les structures de contrôle) ; scandale lié aux supposés liens avec le parrain des parrains corse, Michel Tomi ; scandale de la suspension de l’appui budgétaire des institutions de Bretton Woods, le FMI et la Banque mondiale. C’est de là et de là seulement qu’est parti le drame (économique et financier) des Maliens.

Aux scandales énumérés plus haut sont venus se greffer d’autres, non moins sulfureux comme les dossiers de la rénovation du Palais présidentiel de Koulouba et de la résidence privée de Sébénicoro, l’affaire « Ma famille d’abord » (les Maliens après) etc.

Aujourd’hui plus que jamais, le quotidien des Maliens et les questions qui impactent la vie de la nation n’ont autant été relégués au second plan par le président de la République et gouvernement qui, d’ailleurs manquent de répondant.

Pendant que le peuple trime, les courtisans et les affidés du système « Ma Famille d’abord » exhibent les signes d’un luxe ostentatoire, principal indicateur de la corruption qui sévit dans le pays.

I B D

L’Aube

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