De sources bien introduites, une scandaleuse boîte de Pandore est en voie d’être tirée au clair et pourrait éclipser la récente sensation corporatiste du Syndicat Autonome de la Somagep sur la qualité de l’eau distribuée aux Maliens. Le dossier, selon nos confidences, risque d’éclabousser abondamment l’ancien directoire, dont les anciens protégés sont déjà offusqués par la perte de certains privilèges.
À en croire les mêmes confidences, il porte sur une sulfureuse ardoise de près d’une dizaine (10) de milliards carottés sur 8 ans à raison d’environ 1 milliard par an. Il s’agit de la manne annuellement débloquée par la Somagep dans le cadre de «L’OPÉRATION CITERNE», en vue d’étancher la soif des habitants de quartiers périphériques non-connectés au réseau d’approvisionnement par la distribution ambulante d’eau potable.
Il nous revient des évaluations et calculs effectués par des limiers de la comptabilité que la fourniture de chaque m3 d’eau a pu coûter à la Somagep pas moins de 8 000 francs CFA, soit 10 fois plus que le prix du litre d’essence ou près de 80 fois le prix de cession du m3 en vente ordinaire. Et dire que le marché résilié par l’actuel DG revenait, pendant 8 longues années, au même prestataire. Celui-ci n’est autre que l’époux d’une influente décideuse de l’ancienne équipe dirigeante de la Somagep – qui arrivait chaque année à décrocher le sésame familial sous une identité différente de celle de l’année précédente.
Depuis que les odeurs du brûlé ont commencé à emplir l’atmosphère, la panique s’est installée dans la demeure. Elle se manifeste notamment par des pressions sur un directoire qui n’a visiblement aucune intention de reculer et qui ne compte nullement se limiter à la seule résiliation du succulent marché. Le réseau des anciens pilleurs n’a également pas l’intention de désarmer de cette résiliation et semble rebondir par une impressionnante ardeur à la nuisance. Nombre d’observateurs voient d’ailleurs leur main derrière les récentes dénonciations sur la qualité de l’eau au Mali, qui auront fait moins de sensation que la faiblesse des arguments sur lesquels s’adossaient leur porteur. Il s’agit en l’occurrence du syndicat (SASO) dont le secrétaire général, un certain Cheick Diallo, attendrait avec beaucoup d’anxiété les résultats de sa récente comparution en conseil de discipline. Et pour cause, il pourrait avoir été confondu aux entournures au regard de son lâchage par les autres collègues syndicalistes censés servir de paravent en pareilles circonstances. Mais en étant isolé, il est loisible d’imaginer ses difficultés à défendre les énormités qu’il avait pris soin de rendre publiques, après les avoir adressées à sa hiérarchie ainsi qu’à à la tutelle en guise de dénonciation de la mauvaise qualité de l’eau destinée à la consommation publique. En effet, les affirmations contenues dans sa lettre s’adossent sur un faisceau d’indices tous battus en brèche par ses propres références évoquées.
A KEÏTA