Les rotations des contingents de la Mission de l’Onu au Mali (Minusma) avaient été suspendues le 14 juillet pour une durée indéterminée en raison du « contexte de sécurité nationale ». Elles reprendront ce lundi 15 août avec un nouveau mécanisme d’approbation. Et ce, dans un contexte de tensions diplomatiques entre Bamako et ses partenaires.
Les rotations des contingents de la Mission des Nations unies au Mali (Minusma), suspendues depuis un mois, reprendront ce lundi 15 août avec un nouveau mécanisme d’approbation dans un contexte de tensions diplomatiques entre Bamako et ses partenaires.
La Minusma a marqué son accord sur les nouvelles procédures et les a communiquées à tous les pays contributeurs de troupes. Il n’y aura pas d’exception
, a déclaré à l’AFP le ministre malien des Affaires étrangères Abdoulaye Diop.
Il est prévu que les rotations recommencent dès ce lundi
, a confirmé Myriam Dessables, porte-parole de la Minusma, forte de 12 261 soldats et 1 718 policiers
Avant, les contingents nous saisissaient directement. On a mis un terme à cela. Toutes les demandes doivent désormais passer par la Minusma qui doit les valider et transmettre aux Affaires étrangères par note verbale
, a précisé le chef de la diplomatie malienne.
Les rotations des contingents militaires et policiers de la Minusma avaient été suspendues le 14 juillet pour une durée indéterminée en raison du contexte de sécurité nationale
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Suspension des opérations militaires allemandes
Vendredi, l’Allemagne avait annoncé suspendre jusqu’à nouvel ordre
la majeure partie de ses opérations militaires au Mali dans le cadre de la mission de l’Onu (Minusma), en dénonçant un nouveau refus de survol par les autorités maliennes.
Le refus de survol était intervenu malgré des assurances contraires de la part du ministre malien de la Défense, Sadio Camara, lors d’un entretien téléphonique jeudi avec son homologue allemande Christine Lambrecht, avait-il ajouté.
Les Allemands doivent se conformer aux nouvelles procédures. Leur ministre de la Défense est allé vite en besogne pour annoncer la suspension de leurs opérations. Cela ne nous impressionne pas
, a réagi Abdoulaye Diop.
Notre ligne est claire. On ne transige pas sur les questions touchant à la souveraineté et à la sécurité nationales
, a-t-il poursuivi.
Et samedi, Bamako a invité l’Allemagne à renouveler sa demande de rotation dans le cadre de ce mécanisme à travers la Minusma
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Expulsion du porte-parole de la Minusma
Le Mali est dirigé par une junte qui a poussé vers la sortie le vieil allié français et ardemment relancé la coopération avec Moscou pour tenter d’endiguer la propagation jihadiste qui a gagné le centre ainsi que le Burkina Faso et le Niger voisins.
Les relations entre le Mali et l’Onu, dont les casques bleus sont présents dans le pays depuis 2013, se sont également dégradées ces dernières semaines.
Le porte-parole de la Minusma, Olivier Salgado, avait été notamment expulsé pour avoir publié des informations inacceptables
au lendemain de l’arrestation de 49 soldats ivoiriens à Bamako le 10 juillet.
Ceux-là, qualifiés de mercenaires
par Bamako, étaient selon Abidjan en mission pour l’ONU. Ils sont toujours détenus à Bamako.
« Opposition » malienne à la liberté de mouvement des Casques bleus
La suspension des rotations des contingents de la Minusma avait été annoncée quatre jours après leur arrestation.
L’Égypte avait le lendemain annoncé suspendre la participation de ses quelque 1 035 soldats à la Minusma, dont le mandat a été renouvelé pour un an le 29 juin.
Ce renouvellement s’est accompagné d’une opposition ferme
du Mali à la liberté de mouvement des Casques bleus pour des investigations liées aux droits de l’Homme.
En janvier, le Danemark avait annoncé le rapatriement de ses soldats dans le cadre du groupement européen de forces spéciales Takuba, Bamako arguant que leur déploiement était intervenu sans son consentement
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Attaque djihadiste
La force française Barkhane est actuellement en train de finaliser l’évacuation de ses matériels de ce pays. Elle a annoncé samedi dans un communiqué avoir tué deux combattants djihadistes aux environs de la ville de Tassiga, dans la région dite des trois frontières entre Mali, Burkina et Niger.
Cette immense région rurale non contrôlée par l’État est fréquemment le théâtre d’affrontements entre l’armée et des groupes jihadistes.
Une attaque djihadiste il y a six jours a tué 42 soldats à Tessit, bilan humain le plus lourd pour l’armée malienne depuis 2019. Ce jour-là, la Minusma avait procédé aux évacuations des soldats maliens, a dit samedi à l’AFP Myriam Dessables.
Quant aux civils, comme ailleurs au Mali, ils sont pris entre les feux de ces acteurs du conflit, et accusés d’être alliés avec l’un quand ils ne le sont pas avec l’autre.
Samedi, la communauté Idaksahak a annoncé dans un communiqué que des terroristes affiliés à l’État islamique au Grand Sahara (EIGS) ont fait irruption
vendredi dans la localité d’Assaylal
, dans la région de Ménaka, tuant sept personnes civiles et emportant leurs bétails
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