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Mali: Les tripatouillages de l’imam Dicko

L’image de Mahmoud Dicko vient de se fissurer. Un voile s’est levé sur celui qui se présente comme un guide spirituel exemplaire. Ses soutiens le vénèrent comme un homme éclairé, aux idées nettes et dont la sagesse exceptionnelle le positionne au-dessus des petits arrangements entre amis, autant que des petites affaires obscures de la cité et du pouvoir.

 

Ces partisans placent en lui tous leurs espoirs pour que le pays s’apaise, que la morale préside à la bonne gouvernance, que les intérêts de la Nation priment face aux ambitions personnelles, afin que les autres magouilles, dessous de table, détournements, arrangements malsains en tout genre cessent définitivement.

C’est ce que leur vend l’imam de Badalabougou, qui se dit favorable à une négociation avec les islamistes armés, qu’il connaît d’ailleurs très bien : ces « fils du Mali »,comme il les appelle, qui ont mis le pays à feu et à sang mais à qui il faudrait malgré tout « tendre la main ».

Hélas, derrière ces belles paroles d’homme intègre on découvre un manipulateur. Fort du nombre de ses fidèles qui lui donne sa légitimité, Dicko navigue égoïstement pour parvenir à ses fins. Jamais directement, car il préfère que d’autres se salissent les mains pour lui. C’est bien ce qu’il a fait, d’abord en s’associant au M5-RFP au travers de la Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l’imam Mahmoud Dicko (CMAS), avant de finalement s’en défaire dès qu’il a senti le vent tourner.

Il crée également des associations de soutien pour peser sur les affaires de la cité, qu’il dissout ensuite pour en créer d’autres. Il monte les uns contre les autres, ajoutant de la pagaille à la pagaille, apporte son soutien à une personne puis la trahit, trouve un allié pour ensuite se retourner contre lui. Notre ancien président IBK, celui qu’il appelait son « ami » et son « frère » en a d’ailleurs fait l’amère expérience. Rappelons que le gouvernement actuel doit à l’imam l’agitation populaire qu’il a su mobiliser et qui a conduit au coup d’Etat.

Et comme tous ceux qu’il critique, il met dans la danse sa famille. C’est ainsi qu’il envoie son niamakalow de gendre quêter de l’argent dans les ministères et palabrer devant les micros pour distribuer, au nom de l’imam, les bons et mauvais points. Ce dernier fait faire le sale boulot et laisse croire qu’il n’y est pour rien.

Dans ces conditions, il n’est pas sûr que le chérif de Nioro, déjà deux fois trahi, ne lui apporte à nouveau son soutien discret comme il l’avait fait en mars dernier au moment où il avait été convoqué devant la justice.

Bref, l’imam Mahmoud Dicko n’est pas ce qu’il dit ; il navigue au gré de ses intérêts comme beaucoup d’autres et se rêve en faiseur de roi, si ce n’est en roi lui-même. Un tripatouilleur de plus dont pourrait bien se passer le Mali, mais chacun se fera son idée sur l’intégrité de ce monsieur.

Boubacar Samba
@bsamba730

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