Renforcer les capacités des enseignants, revoir les programmes de formation, et rechercher l’autonomie financière des écoles catholiques maliennes : tels sont les grands axes qui ont orienté les réflexions du forum national de l’enseignement catholique qui s’est tenu du 17 au 20 septembre à Bamako.
Le deuxième forum de l’enseignement catholique au Mali s’est achevé mercredi 20 septembre « sur des notes d’espoir », assure le père Edmond Dembelé, directeur national de l’enseignement catholique. « Les résultats ont été pleinement atteints au regard de la qualité des communications entendues, les échanges et les recommandations qui ont été formulées », déclare le prêtre au terme de trois jours de travaux au grand séminaire Saint-Augustin de Bamako, promettant que « ces recommandations seront mises en œuvre et suivies, avec la grâce de Dieu. »
Le directeur national de l’enseignement catholique peut compter sur l’épiscopat du Mali qui par la voix de son président, Mgr Jonas Dembélé, a assuré de « la disponibilité des évêques du Mali à examiner avec la plus grande attention les recommandations formulées ».
« L’enseignement catholique au Mali aujourd’hui : quelles perspectives pour sauvegarder son identité et rester au service de la population ? » était le thème de ce forum qui a réuni à partir du 17 septembre, les responsables de l’enseignement catholique, les directeurs et enseignants délégués, ainsi que les six évêques du Mali et des parents d’élèves.
Former les enseignants et améliorer le programme
Si le rapport général de ce forum est attendu « pour les prochains mois », les travaux avaient pour objectif de mieux faire connaître l’identité et la mission de l’enseignement catholique, redéfinir ses orientations au Mali, et trouver des pistes pour une meilleure gestion des ressources humaines, matérielles et financières.
À l’ouverture de cette rencontre, le directeur de l’enseignement catholique du Mali avait défini des défis qui se présentent à cette institution. « Le premier défi sera de mieux former nos enseignants », a-t-il souligné. À ses yeux, ceux-ci ont besoin d’une formation continue à travers des stages et des séminaires « pour être au meilleur de leur niveau afin de mieux encadrer les enfants ». Selon lui, un autre défi est celui de l’amélioration des programmes de formation « pour qu’ils soient mieux adaptés à la réalité de l’école malienne aujourd’hui », dix ans après le premier forum de l’enseignement catholique qui a eu lieu en 2013.
Problèmes financiers
Après ce premier forum, le bilan de cette institution scolaire fait par ses responsables montre en outre que beaucoup de problèmes financiers demeurent. « Aujourd’hui la plupart des revendications au niveau des syndicats tournent autour de l’argent, notamment les questions de primes et de salaires, confie le père Dembélé. Nous avons donc des problèmes liés au financement de notre éducation. »
Quelques jours avant la tenue de ce deuxième forum, un syndicat d’enseignants des écoles catholiques avait d’ailleurs déposé un préavis de grève en lien avec des revendications salariales. « Malgré le fait que l’enseignement catholique ne fasse pas de bénéfices et ne recherche pas de profits, nous faisons de notre mieux pour bien payer nos enseignants », répond le père Dembélé. Et de plaider : « Que les enseignants soient patients et compréhensifs, et qu’ils rentrent dans l’esprit de l’enseignement catholique pour que nous puissions donner une bonne éducation aux enfants du Mali ».
Fondé par les missionnaires à la fin des années 1880, l’enseignement catholique malien compte aujourd’hui 138 établissements, plus de 40 000 élèves et étudiants et emploie 1 645 enseignants.
Guy Aimé Eblotié
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