Les partenaires d’un accord de paix jugé crucial pour la stabilisation du Mali en pleine tourmente se sont réunis jeudi pour la première fois dans la ville symbole de Kidal afin d’en faire avancer l’application, a constaté un correspondant de l’AFP. Jamais le comité de suivi de l’accord dit d’Alger ne s’était réuni dans cette ville du Nord du Mali qui demeure sous le contrôle de l’ancienne rébellion à dominante touareg, depuis sa signature en 2015.
Fait notable, la réunion a commencé en présence non seulement des parties signataires (anciens groupes armés rebelles et progouvernementaux) mais aussi d’une forte représentation des partenaires, les parrains algériens, des diplomates des cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU et plusieurs ministres maliens.Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, intervenant par visioconférence, a vu “tout un symbole” dans cette réunion à Kidal, celui du chemin parcouru selon lui depuis 2012 et le début de la crise malienne et sahélienne, et d’une “dynamique positive” observée à ses yeux pour la paix ces derniers mois.Une précédente réunion du comité de suivi prévue en septembre 2019 à Kidal avait été reportée.
Le comité de suivi s’est réuni par la suite ailleurs.Le comité de suivi se réunit quelques jours avant la tenue d’un sommet des pays du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad) et de la France les 15 et 16 février à N’Djamena pour faire le point sur la situation dans la sous-région.Depuis 2012 et le déclenchement de rébellions indépendantiste puis jihadiste dans le Nord, le Mali est plongé dans une tourmente multiforme qui a fait des milliers de morts, civils et combattants, malgré le soutien de la communauté internationale et l’intervention de forces de l’ONU, africaines et françaises.Les indépendantistes ont signé l’accord d’Alger.
Mais le Mali reste en proie aux agissements des groupes liés à Al-Qaïda et à l’organisation Etat islamique, aux violences intercommuntaires et aux trafics en tous genres. Les violences se sont propagées au Burkina et au Niger voisins.Des progrès politiques, à commencer par l’application de l’accord d’Alger – qui se fait attendre et prévoit l’intégration d’ex-rebelles dans les forces de défense ainsi qu’une plus grande autonomie des régions – sont considérés comme le corollaire indispensable à la riposte militaire pour sortir de la crise.
Source : AFP