(Agence Ecofin) – Fin octobre, les FAMA avaient déploré le retrait de la force onusienne du camp d’Aguelhok sans que la base ne lui ait été formellement transférée, comme ce fut le cas précédemment.
Au Mali, les autorités militaires ont dénoncé, mardi 31 octobre, l’abandon du camp stratégique de Kidal, dans le nord du pays, par la Minusma qui vient d’y achever son retrait.
« A la date d’aujourd’hui, la mission onusienne s’est retirée de 8 camps au Mali, dont 6 ont été effectivement rétrocédés aux Fama, et les deux autres ont été abandonnés. Il s’agit d’Aguelhok, comme vous le savez, et de Kidal, qui n’ont pas été rétrocédés aux FAMA comme cela avait été convenu », a fustigé le DIRPA, le colonel Souleymane Dembélé, lors d’une conférence de presse jeudi 2 novembre.
L’annonce du colonel Souleymane Dembélé survient deux jours après que la Minusma a annoncé avoir achevé son retrait de la région très disputée de Kidal, dans le nord du Mali. Elle intervient également dans un contexte d’escalade entre les FAMA et les groupes armés rebelles à dominante touareg réunis au sein du CSP-PSD, qui contestent la souveraineté de l’Etat malien sur cette partie du pays. Mardi, les rebelles ont revendiqué le contrôle d’un camp tout juste évacué par la mission de l’ONU à Kidal.
Les autorités qui préparent une offensive de reconquête des camps pris par les rebelles ont nommé, mercredi 1er novembre, le général Keba Sangaré, chef d’état-major général adjoint des FAMA. Ce dernier avait été sanctionné par l’ONU.
Faut-il le rappeler, la conquête de Kidal est cruciale. Bastion de la rébellion touareg, Kidal était au cœur d’une guerre indépendantiste entre 2012 et 2014, avant qu’un accord de cessez-le-feu et un traité de paix soient conclus en 2014 et 2015 à Alger, entre les groupes armés et l’État central. Ces accords ont toutefois été rompus courant août 2023 par le CSP-PSD, qui a repris les hostilités dans le nord du Mali, sur fond de retrait de la Minusma.
Victoria Sedji
Agence Ecofin