“Le gouvernement du Mali, à la suite d’une séance de travail avec une délégation mauritanienne, a décidé d’ouvrir une enquête transparente et diligente dont les résultats seront partagés avec la partie mauritanienne”, a annoncé dans un communiqué Abdoulaye Maïga, le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation.
Selon des médias mauritaniens, les victimes sont des éleveurs qui se rendaient au Mali pour y rejoindre leur troupeau en quête de pâturage. “Le gouvernement décline toute responsabilité et souligne qu’à ce stade aucun élément ne met en cause” l’armée malienne, a souligné M. Maïga, assurant que “toutes les mesures seront prises pour arrêter et traduire en justice les auteurs de ces actes tragiques”.
La présidence mauritanienne avait annoncé vendredi dans un communiqué l’envoi d’une délégation à Bamako pour “faire la lumière” sur la mort de ces Mauritaniens. Cette décision faisait suite à une manifestation organisée le même jour à Nouakchott, la capitale, par des habitants du département de Adel Bégrou (1.100 km à l’ouest de Nouakchott), localité d’origine des victimes, à la frontière avec le Mali.
Les manifestants voulaient ainsi appeler le gouvernement à assurer la sécurité des citoyens et à faire la lumière sur cette affaire. Cet incident coïncide avec la tentative des autorités maliennes de la transition d’obtenir le soutien de la Mauritanie pour briser l’embargo de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao).
Une délégation conduite par le ministre des Affaires étrangères Abdoulaye Diop a achevé mardi une visite en Mauritanie. “Face à l’adversité à laquelle notre pays fait face, le gouvernement trouve troublante la survenue de cet incident”, a ajouté le communiqué.
La Cédéao et l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uémoa) ont pris une batterie de mesures économiques et diplomatiques à l’encontre du Mali pour sanctionner les velléités de la junte de se maintenir au pouvoir encore plusieurs années.
La fermeture des frontières mais aussi un embargo sur les échanges commerciaux et les transactions financières hors produits de première nécessité sanctionnent l’engagement révoqué par les colonels d’organiser le 27 février des élections présidentielle et législatives qui auraient ramené des civils à la tête du pays plongé dans une grave crise sécuritaire et politique.