Le Collectif ‘’Songhoy Chaawara Batoo’’, une coalition des organisations sédentaires de culture Songhaï, a aimé ce samedi 6 février 2021, un point de presse sur la sociopolitique au nord du Mali. Au cours de cette rencontre avec les hommes de medias, les échanges ont porté sur : l’Accord d’Alger ; Le découpage territorial; L’arrêté fixant les membres du conseil consultatif interrégional de la zone de développement des régions du nord, ainsi que l’insécurité dans les zones sédentaires et les prises d’otages des populations sur le terroir.
Cette conférence de presse était animée par le président de Songhoy Ganda, Abdoubacrine MAÏGA ; qui avait à ses côtés, le président de Gao Lama, Abdel Kader MAÏGA ; le président du Collectif An Ko Mali, Aliou Badra SACKO et en présence de plusieurs cadres ressortissant du nord.
A travers cette sortie médiatique, il s’agissait pour les responsables du Collectif ‘’Songhoy Chaawara Batoo’’ d’inviter toutes les communautés sédentaires du nord à s’unir contre les dérives des autorités enregistrées, notamment dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger.
De la déclaration lue par Almahady M. CISSE, président du Collectif ‘’Cri de cœur’’, il ressort que les hommes et les femmes unis au sein de la Coalition des organisations sédentaires de culture Songhaï, sont fortement préoccupés et interpellés par l’ampleur de la crise sécuritaire et des réponses à elle, données par l’Etat malien.
Selon eux, l’avènement du 18 août 2020 et la demande forte pour la refondation du Mali, laissaient présager que les citoyens maliens (du nord, du sud, de l’est et de l’ouest) avaient là une opportunité pour faire un toilettage consensuel de l’Accord.
Mais hélas, les Associations, Collectif, fédération, populations sédentaires réunis au sein de ‘’Songhay Chawara Batoo’’, continuent de constater avec regret la marginalisation des communautés de culture songhay par notre Etat, dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord.
Face à cette situation, disent-ils, d’injustice, de mépris, qui viole la Constitution et toutes les règles de conventions internationales des droits des populations autochtones, ce collectif, selon ses responsables, se réserve le droit de sauvegarder les intérêts du Mali et des communautés autochtones par les moyens appropriés.
Pour ce faire, il dénonce les termes de l’accord qui portent, à ses yeux, des germes discriminatoires. «Les populations sédentaires de culture songhay dans toute leur diversité ethnique ne se sont jamais mêlées ou impliquées dans toutes ces séries de rébellions de 1963, 1990, 2006 et 2012 initiées par une partie minoritaire des arabo-Touaregs contre l’Etat malien », a déploré M. CISSE.
De même, a-t-il fait savoir, pour la préservation de la cohésion sociale et du vivre ensemble, le collectif de demande un traitement équitable, objectif et non discriminatoire, du découpage territorial dans le cadre de la politique de décentralisation.
Conformément aux recommandations du dialogue national inclusif tenu du 14 au 22 décembre 2019, le collectif exige la relecture de l’Accord pour la paix, pour prendre en compte sur le même pied d’égalité, tous les Maliens et particulièrement, toutes les communautés vivant au Nord.
Cette organisation demande aussi aux autorités une enquête indépendante sur les tueries perpétrées sur les jeunes manifestants à Gao, le 12 juillet 2016 ; l’élargissement des autorités intérimaires régionales aux jeunes et aux femmes des mouvements de résistance civile de Gao et de Tombouctou ; l’intégration des personnes auxquelles promesse avait été faite au retour de l’armée nationale à Gao ;
Enfin, le Collectif Songhay Chaawara Batoo, invite l’ensemble des Maliens, les hommes et les femmes épris de paix et de justice à se mobiliser pour dénoncer et s’opposer par tous les moyens légaux contre cette injustice et le «risque d’une partition programmée» du Mali…
Abdoulaye OUATTARA
Source : Afrikinfos-Mali