Active en Afrique au Mali sur la mine Fekola et en Namibie sur la mine Otjikoto, la société canadienne B2Gold a produit sur l’ensemble de ses opérations dans le monde plus d’un million d’onces en 2021. Pour tenir ce niveau de performance sur une longue durée, elle s’active sur l’exploration.
Au Mali, le projet aurifère Dandoko, où la junior minière australienne Oklo Resources a déclaré en 2021 une ressource minérale de 11,3 millions de tonnes, pourrait bientôt changer de propriétaire. C’est le canadien B2Gold qui a jeté son dévolu sur l’actif, l’un des plus prometteurs du pays, en concluant un accord pour racheter Oklo et tout son portefeuille d’exploration pour un montant estimé à 91,3 millions de dollars australiens (environ 65 millions $).
Selon les termes de la transaction proposée, B2Gold va acquérir 100 % des actions ordinaires d’Oklo en échange d’un paiement de 27,4 millions de dollars australiens en espèce et le reste en actions B2Gold. L’opération est encore soumise à un certain nombre d’approbations, y compris celle des actionnaires d’Oklo, des autorités maliennes et des marchés TSX et NYSE.
Si elle arrive à boucler l’acquisition d’Oklo Resources, B2Gold élargirait sensiblement son empreinte sur l’or au Mali. En plus de Fekola, une des plus grandes mines d’or du pays, la compagnie canadienne est active sur l’exploration notamment sur le gisement Anaconda qui hébergerait des ressources totalisant 32,4 millions de tonnes selon une estimation datant de mars 2022.
Elle va ajouter à son portefeuille un terrain supplémentaire de 1 405 km2 détenu par Oklo, couvrant des ceintures de roches vertes très prometteuses au Mali, et dont le projet phare est Dandoko. Cela laisse présager des possibilités de synergies qui, si elles sont concluantes, conduiraient à une augmentation de ses volumes de production dans le pays.
« Bien que l’équipe d’Oklo continue de voir un potentiel important dans le projet Dandoko et dans la région en général, Dandoko se trouve à un point d’inflexion et cette transaction élimine les risques associés au développement, aux futures levées de fonds et aux autres risques auxquels est confrontée une jeune société d’exploration aurifère dans une juridiction étrangère », commente le DG d’Oklo, Simon Taylor.
Par ailleurs, notons que cette proposition de rachat intervient alors que l’intérêt pour l’or va grandissant dans un contexte marqué par des crises successives (pandémie de Covid-19, guerre en Ukraine), et la donne ne devrait pas changer si tôt.
Selon Terry Heymann, directeur financier du World Gold Council, si on ajoute à ce contexte les incertitudes liées au changement climatique, l’or va demeurer un actif de choix pour parer aux éventuels risques physiques et transitoires associés. L’once d’or se négocie actuellement à environ 1 850 dollars, alors que son prix était monté à 1 971 dollars en février dernier sur fond d’attaque russe en Ukraine.
Louis-Nino Kansoun
Source : Agence Ecofin