Les actes violents commis au Mali par des éléments extrémistes se développent dans le sud et l’ouest du pays, affirme le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, dans une lettre remise mardi au Conseil de sécurité.
Dans cette lettre-rapport d’une douzaine de pages obtenue mercredi par l’AFP, le chef de l’ONU estime aussi que les groupes armés considèrent comme un succès le départ récent de forces françaises du nord du pays. “Dans l’ensemble, les éléments extrémistes violents ont continué à étendre leurs activités vers le sud et l’ouest du pays”, écrit Antonio Guterres. “Les attaques semblent être un moyen pour les groupes armés terroristes de démontrer leur capacité continue à harceler les forces nationales et internationales, à projeter leur domination sur le terrain et à intimider les populations”, ajoute-t-il. Cette “campagne est probablement motivée par des succès perçus, notamment le repositionnement des forces internationales loin de la région de Kidal”, précise-t-il, en allusion au retrait militaire français de l’opération Barkhane de plusieurs villes du nord du Mali. Dans son étude sur les conditions sécuritaires et la mission de paix Minusma, qui compte 16.500 Casques bleus, le chef de l’ONU n’évoque ni l’entrée en scène éventuelle dans le pays de mercenaires du groupe russe Wagner, démentie par le gouvernement, ni le projet d’une transition politique post-putsch qui pourrait durer cinq ans. Antonio Guterres s’inquiète en revanche notamment de la prolifération des attaques impliquant des engins explosifs improvisés. Elles visent les routes d’approvisionnement et entravent les opérations de la Minusma, dit-il. “Les récentes attaques” avec ces explosifs “indiquent une évolution claire de la menace à la fois en termes de tactique et de létalité des dispositifs”, précise-t-il. Elles ont fait en 2021 “le plus grand nombre de victimes des opérations de maintien de la paix depuis 2013: 136 en 2021 au 13 décembre (15 tués et 121 blessés), contre 102 victimes en 2016”. Le Mali, théâtre de deux coups d’Etat militaires, en août 2020 et en mai 2021, est en crise sécuritaire depuis 2012 et le déclenchement d’insurrections indépendantiste et jihadiste dans le nord.
AFP