Et décide de porter plainte contre Adama Ben Diarra dit « Ben Le Cerveau », chef de file du mouvement « Yèrèwolo debout sur les remparts » qui a demandé le retrait de la mission onusienne du territoire malien.
Les Corps constitués de la société civile de Gao au nord du Mali, regroupement composé d’une dizaine d’organisations, ont décidé samedi, de « se désolidariser » de la demande de retrait de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) formulée par le mouvement de la société civile « Yèrèwolo (hommes dignes) debout sur les remparts », lors d’une conférence de presse sur le maintien de la Minusma au Mali, animée à Gao.
« Notre approche s’inscrit dans la droite ligne de la résistance des jeunes et des communautés de Gao de 2012 pour sauver l’unité nationale et l’intégrité territoriale du Mali. Cette résistance mérite reconnaissance nationale et consolidation », a déclaré à Anadolu, Yacouba Oumar, président de la Fédération des Organisations de la Résistance Civile de Gao (FORC-G), membre des Corps constitués de la société civile de Gao.
Pour rappel, le mouvement de la société civile « Yèrèwolo (hommes dignes) debout sur les remparts » s’est mobilisé vendredi soir au palais de la Culture de Bamako, pour exiger le « retrait pur et simple » de la Minusma du territoire national.
Yacouba Oumar a rappelé que « Le départ de la Minusma relève des prérogatives des autorités, puisque c’est à la demande de Bamako que les Nations Unies se sont réunies pour engager cette mission. Chaque année le Mali accepte le renouvellement du mandat de la Minusma. Maintenant s’il y a un problème, ce n’est pas à un groupe obscure (en allusion au mouvement « Yèrèwolo (hommes dignes) debout sur les remparts, ndlr) -qui n’a rien à faire que de détruire le Mali et l’intérêt du pays- de le faire valoir ».
« Nous allons porter plainte contre Adama Ben Diarra dit « Ben Le Cerveau » chef de file du mouvement Yèrèwolo pour qu’il soit radié du Conseil national de transition. Ce n’est pas parce qu’un mouvement à Bamako veut le départ de la Minusma que nous allons le suivre », a insisté le président de la FORC-G.
Et Yacouba Oumar d’expliquer : « Il y a aussi l’intérêt de la région. Aujourd’hui, la Minusma s’implique davantage dans le développement que dans la sécurité même si son mandat ne lui permet pas de combattre. Sans la Minusma plusieurs services de l’État malien dans le nord ou le centre du pays, n’auraient jamais été réhabilités. Aujourd’hui ces services sont réhabilités et même le déplacement de nos responsables et des forces armées, est assuré par la Minusma à travers ses avions ».
« Si la Minusma est là c’est parce qu’il y a l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, et si les Maliens ne veulent plus de la Minusma, alors dans ce cas il faudrait mettre fin à cet accord de paix », a-t-il ajouté.
De son côté, Bassaro Sylla, chargé des affaires étrangères et de la promotion du panafricanisme au sein du mouvement « Yèrèwolo debout sur les remparts » a affirmé : « Nous savons que la Minusma a réuni, depuis quelques semaines, bon nombre d’associations pour qu’elles manifestent et diffusent des communiqués de désolidarisation. Nous comprenons cette manœuvre du système des Nations Unies. Nous sommes pertinemment conscients de ce que nous faisons et nous sommes en contact direct avec la jeunesse consciente de Gao qui comprend parfaitement les raisons et les objectifs de notre lutte ».
Les Nations Unies s’apprêtent à renouveler le mandat de la Minusma qui expire le 30 juin 2023.
Source : AA