Ce mercredi, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) a été la cible de plusieurs tirs de roquettes sur sa base d’Aguelhoc.
Selon un communiqué émanant de la direction de la MINUSMA, son camp d’Aguelhoc, dans la région de Kidal, a été touchée par « 8 tirs de roquettes ». Mais heureusement, « aucune victime n’est à déplorer ».
Dans le même message, Albert Koenders, le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU et Chef de la MINUSMA condamne « fermement » les attaques « lâches et injustifiées » dont les forces de maintien de la paix sont victimes.
Le Chef de la MINUSMA se passe de tout commentaire explicite sur les auteurs des attaques. Cependant ses mises en garde révèlent bien plus qu’il ne veuille exprimer ouvertement. En effet, dans ce message tout porte à croire que M. Koenders endosse la paternité des tirs à des groupes signataires de l’accord de cessez-le-feu d’Alger.
C’est ainsi qu’il établit très vite un parallèle entre les attaques et les négociations de paix : « Ces attaques ont lieu à la veille de la reprise des pourparlers de paix à Alger, un moment crucial pour l’avenir du pays. »
Il « en appelle au strict respect des accords de cessez-le-feu » et prévient, en concluant, que « les violations seront rapportées au Conseil de sécurité ».
Vous conviendrez avec moi que ce communiqué est une sévère mise en garde contre les groupes armés. Alors, s’ils ne sont pas soupçonnés par l’ONU d’être les commanditaires, quel intérêt de sortir des menaces non voilées à leur encontre ?
Rappelons cependant que dans la soirée du mercredi, l’Agence France Presse avait indiqué avoir eu au téléphone « Sultan Ould Bady, islamiste malien connu pour ses liens avec le Mujao » qui aurait revendiqué les attaques.
Pour qui connait, les liens transversaux et complexes entre les djihadistes et les rebelles du nord du Mali, les déclarations venant des uns ou des autres sont toujours à prendre avec des pincettes. Après tout, la MINUSMA est sur le terrain. Elle est nettement plus à même que l’AFP d’identifier les vrais auteurs des tirs de roquettes.
