La Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) exprime ses vives préoccupations au sujet de la situation sécuritaire dans la Région de Bandiagara, facteur de violations et d’abus des droits de l’Homme.
Elle a appris avec une profonde affliction les attaques, ayant fait de nombreuses victimes, à la fois contre les populations civiles et les Forces de Défense et de Sécurité (FDS), perpétrées le 09 août 2023 à Bodio, dans le Cercle de Bandiagara.
De plus, la Commission déplore la répression d’une manifestation des populations dans la Région de Bandiagara le mercredi 09 août courant s’étant soldée par au moins 6 blessés et une perte en vie humaine.
L’Institution nationale des droits de l’Homme s’incline devant la mémoire des disparu(e)s et souhaite prompt rétablissement aux blessé(e)s. Se fondant, notamment sur la Constitution du 22 juillet 2023, le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, le Pacte international relatif aux droits économiques sociaux et culturels, la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, la CNDH :
– condamne avec fermeté ces abus graves des droits de l’Homme ;
– recommande des actions diligentes de la part des autorités compétentes en vue de rechercher, identifier et traduire en justice les commanditaires, auteurs et complices des abus de droits dénoncés ;
– se réjouit du Communiqué N°2023 002/GRB-CAB du Gouverneur de la Région, annonçant l’ouverture d’une enquête ;
– réitère son appel pressant au Gouvernement à jouer pleinement son rôle régalien de protection des personnes et de leurs biens sur l’ensemble du territoire national ;
– rappelle l’obligation de l’Etat, principal débiteur en matière de droits humains, de veiller à la mise en œuvre des droits fondamentaux des populations en tout temps, en tout lieu, en toute circonstance ;
– invite le Gouvernement à prendre les mesures nécessaires et légales pour une meilleure protection des populations civiles ;
– rappelle aux autorités l’obligation de respecter les droits civiques, notamment le droit de manifester pacifiquement dans le strict respect de la loi, y compris en période de conflits armés ;
– encourage les FDS dans leur mission sacerdotale de protection des populations et de leurs biens, dans le strict respect des droits de l’Homme et du Droit international humanitaire ;
– recommande aux autorités d’assurer une meilleure prise en charge des victimes, notamment les déplacées internes ;
– appelle les populations à la sérénité et à la retenue pour la cohésion sociale et une paix durable.
Pour la CNDH, la protection des droits de l’Homme est une responsabilité partagée.
Bamako, le 11 août 2023
Le Président
Monsieur Aguibou BOUARE
Chevalier de l’ordre national