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Mali : Bamako retient son souffle avant une grande manifestation

Une nouvelle manifestation pour exiger le départ d’Ibrahim Boubacar Keïta a lieu ce vendredi 19 juin malgré les mesures annoncées par le président et la tentative de médiation de la Cedeao.

 

Les Maliens convergent vers la place de l’indépendance de Bamako, où une nouvelle manifestation pour exiger la démission d’Ibrahim Boubacar Keïta est prévue cet après-midi. Ni les échanges du président avec les organisations de la société civile, partis politiques et leaders religieux, ni les mesures qu’il a annoncées n’ont suffi à apaiser les tensions.

Mardi, IBK avait ordonné l’application de l’article 39 qui permettrait de mettre fin à la grève des enseignants, la formation d’un gouvernement d’union nationale et l’ouverture de discussions autour de l’Assemblée nationale, dont la légitimité est contestée par les manifestants.

La réponse des leaders du Mouvement du 5 juin, qui regroupe des partis politiques et organisations de la société civile, ne s’est pas faite attendre. Lors d’une conférence de presse, mercredi, l’imam Mahmoud Dicko, l’une des figures de la contestation a enfoncé le clou : « IBK n’a pas tiré la leçon, il n’écoute pas les gens (…) Cette fois-ci, il va comprendre ». Ces derniers jours, le mouvement est aussi galvanisé par des personnalités politiques de premier rang comme les anciens Premiers ministres Modibo Sidibé et Cheick Modibo Diarra.

La Cedeao à la rescousse

Inquiète de voir la case du voisin malien brûler, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a dépêché des émissaires à Bamako afin de tenter un médiation. La délégation, qui comprend les ministres des Affaires étrangères du Nigeria, Geoffrey Onyeama, du Niger, Kalla Ankourao, et de la Côte d’Ivoire, Ally Coulibaly, ainsi que le président de la Commission de la Cedeao, Jean-Claude Kassi Brou, a rencontré tous les protagonistes. Elle a également été reçue à Koulouba par IBK et a échangé avec le Premier ministre, Boubou Cissé, reconduit à son poste le 11 juin.

Les émissaires de la Cedeao ont également longuement échangé avec les leaders de la contestation dans un hôtel de la capitale. « La Cedeao est venue s’enquérir de nos motivations. Nous leur avons dit ce pour quoi nous nous battions. Le mot d’ordre n’a pas changé », a résumé l’ancien ministre Mountaga Tall après la rencontre.

« Nous les avons écoutés attentivement et leur avons dit que nous avons le souci de la paix et de la stabilité dans notre pays et au-delà de ses frontières. C’est pourquoi nous pointons du doigt le responsable de l’instabilité de nos pays : Monsieur Ibrahim Boubacar Keïta et sa gestion calamiteuse. Nous avons demandé aux responsables de la Cedeao d’aider le peuple malien à ce qu’il quitte le pouvoir », a pour sa part expliqué Oumar Mariko, secrétaire général du parti Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance (Sadi).

Dialogue impossible

Les positions semblent désormais inconciliables et l’offre de dialogue du président est restée lettre morte. Le Mouvement du 5 juin n’a en effet assisté à aucune des rencontres qu’il a initiées. L’élection des députés, qui a suscité une vague de manifestations à travers le pays, a été l’élément déclencheur de ces manifestations, sur fond d’insécurité et de scandales de corruption.

Dans une déclaration rendue publique jeudi, des députés réunis au sein du Club des députés du peuple ont estimé que « la dissolution de l’Assemblée nationale contribuerait à une généralisation de la crise » et demandé la création d’une commission de sages afin de discuter avec les candidats malheureux. Ces députés ont par ailleurs demandé la démission de la présidente de la Cour constitutionnelle, Manassa Danioko, très critiquée par les manifestants qui lui reprochent d’avoir proclamé des résultats favorables au parti au pouvoir.

Par Aïssatou Diallo et Baba Ahmed

SourceJeune Afrique

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