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Mag’ culture: Aziz Wonder DU RASTAFARISME À LA TIDJANIYA

Les voies qui mènent à Dieu sont insondables ! Voici un artiste doublé d’un rastaman qui a fait les beaux jours du reggae malien mais qui aujourd’hui est devenu un fervent adepte de la Tidjaniya.

Ces deux morceaux emblématiques continuent de résonner dans les oreilles des amateurs du reggae. « Tchiama-tchiama » a eu un beau succès. Tout comme « Jah is my good ; I’m feeling Jah my style ». Traduction : je m’en remets à Dieu, je sens sa force et j’entrevois sa lumière. Tiécoura Koné dit Aziz Wonder laissait déjà entrevoir son attachement à la spiritualité avec ce morceau.
Mais le rastaman s’est éclipsé ces dernières années. Très peu d’apparition sur les scènes musicales au point que certains pensaient qu’il était retourné en Jamaïque ou en Côte d’Ivoire. Voilà notre rastaman qui, comme par hasard, nous rend visite dans les bureaux de l’AMAP la semaine dernière. Première remarque, plus de dreadlocks, symbole fort du rastafarisme. Il a perdu sa coiffure vieille de plus de trente ans et qui mesurait près de 50 centimètres de long. Il affiche comme on dit la « boule est à zéro ».
Notre étonnement est normal. Et il est assailli de questions. Qu’est-ce qui t’arrive ? Que s’est-il passé ? Où sont les dreadlocks ? En guise de réponse, il exhibe la photo du guide de la Tidianiya Ibrahima Niasse qu’il porte désormais fièrement. « Après de longues réflexions, nous résume-t-il, j’ai décidé de me convertir à la Tidjaniya. C’est ma réponse à l’appel de Dieu », poursuit-il.
Le rastafarisme, dit-il, c’est ce mouvement philosophique né dans les années 1950 en Ethiopie. Il serait même la première religion révélée en Afrique, et le reggae un de ses moyens d’expression. Une religion qui a prédit l’unité de l’ensemble des pays du continent. Ce qui fut réalisée dès 1963 à Addis-Abeba en Éthiopie sous la houlette de l’empereur Hailé Sélassié 1er. Visiblement heureux et très détendu Aziz Wonder n’arrête pas de parler de la religion musulmane et de ses bienfaits. L’homme explique que depuis quelques années, sa vie a complètement changé. « Je vie désormais dans une plus grande spiritualité », confie Tiécoura Koné. Le plaisir matériel et le stress au quotidien ne font plus parties de ses préoccupations.
Il y a cinq ans, dit-il, sous la houlette du Cheick, colonel Issa Koné, qui l’a convaincu, il prit le texte du « Kalmatou Chapada ». Il se retira dans une sorte de retraite spirituelle de plusieurs semaines pour se concentrer afin de maîtriser ce texte. Le « Kalmatou Chapada » signifie « témoignage » ou encore « attestation » de foi en l’islam. Aujourd’hui, il mesure l’impact de cette mue sur sa vie. Il estime qu’il est devenu un autre homme. Lors des regroupements, certains l’interpellent encore : « Jah rastafaraï ». « Je répond ne dites plus cela, mais plus tôt Allah stafaraï ».
La Tidjania est une confrérie soufie fondée par Cheikh Ahmad At Tidjanî (1737-1815), un Algérien qui affirma avoir rencontré le prophète. Cette confrérie est présente du Sénégal jusqu’au Soudan en passant bien sûr par le Mali. Son disciple le plus célèbre est le conquérant toucouleur El Hadj Omar Tall (1794-1864).
Aziz Wonder s’est passionné pour la musique reggae dès son jeune âge comme toute sa génération. Il était si épris de ce genre musical qu’il décida d’aller à la source du reggae pour mieux s’en imprégner et bien sûr découvrir le rastafarisme. En 1983, il est arrivé en Jamaïque après plus d’une année de pérégrination entre le Sénégal, la Mauritanie, Las Palmas, Barcelone en Espagne où il réussit à embarquer dans un bateau pour la Jamaïque. Sur place, dans un premier temps, il travaillera comme docker avant d’intégrer un groupe de musique rasta « Les douze tribus d’Israël » dans la ville de Spanish town. De 1987 à 1993, il apprend le reggae auprès de nombreux tenant de cette musique comme Bob Marley, U-Roy, Peter Tosh et Burning Spear.
De retour au pays, il a réalisé quatre albums et se produira sur toutes les grandes scènes du Mali. Parallèlement à cela, il organisait lui-même des prestations dans des quartiers défavorisés.

L’Essor

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