La 6e édition du Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique s’est ouverte le lundi 18 novembre au Centre de conférence international Abdou Diouf de Diamniadio (CICAD). C’était en présence du Chef de l’Etat du Sénégal Macky Sall, du président mauritanien, du vice-ministre japonais et du Premier ministre français Edouard Philippe. La rencontre de deux jours a pour thème : « Paix et sécurité en Afrique : les défis actuels du multilatéralisme.» Lors de l’ouverture du forum, le président sénégalais a souhaité une réforme de l’ONU. «Il ne s’agit pas de faire le procès de l’Onu. Mais, il faut qu’elle accepte de se réformer et de réformer ses procédures», a déclaré Macky Sall, tout en plaidant pour « des équipements et des engagements en faveur du Mali et du Sahel » et une « réforme du système de maintien de la paix dans les zones confrontées au terrorisme.
Dans son discours de lancement du forum, le Président Macky Sall a rappelé que la première mission de maintien de la paix des Nations-unies, encore active à ce jour, remonte en 1948. «Il y a eu, depuis lors, plus de 70 interventions de maintien de la paix dont 13 en cours parmi lesquelles 7 opèrent en Afrique», explique le Chef de l’Etat du Sénégal. Il ajoute qu’au fil du temps, les missions de paix des Nations-unies ont «considérablement évolué». Macky Sall estime que les succès du multilatéralisme sont «indéniables». Mais, ajoute-t-il, «ses défis le sont tout autant. Et la situation au Sahel en est un exemple emblématique».
« Il faut un mandat robuste de l’ONU au Mali. Il faut que la France soit d’accord, il parait qu’au niveau des Etats-Unis les choses ont bien évolué ; le Royaume Unie est d’accord. Il faut que la Russie et la Chine acceptent sur le Sahel de donner un mandat robuste ou un mandat unique sur tout ce qui se passe dans le Sahel », a déclaré Macky Sall. Selon lui, il faut « des équipements et des engagements en faveur du Mali et du Sahel » et une « réforme du système de maintien de la paix dans les zones confrontées au terrorisme. » « Autrement, c’est une mission à payer des indemnités. C’est bien, c’est réconfortant, mais, on perd de l’argent et la situation s’aggrave sur le terrain. Il faut une réforme du système de maintien de la paix dans les zones où le terrorisme sévit », a souhaité Macky Sall.
Il y a plus de six ans, a indiqué Macky Sall, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies au Mali (MINUSMA), a été créée par le Conseil de Sécurité, avec comme mission l’appui aux efforts de stabilisation du pays, la protection des civils, et le rétablissement de l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire national.
D’un effectif de 6491 éléments à ses débuts, Macky Sall indique que la Minusma en compte aujourd’hui 14 400, soit plus que le double. Paradoxalement, dit-il, l’agression terroriste contre le Mali s’est intensifiée. « Et pire, le terrorisme étend son spectre ravageur à d’autres pays, charriant au quotidien des morts, des blessés, des réfugiés et personnes déplacées. Les attaques sont devenues plus fréquentes, plus meurtrières et plus audacieuses, puisque les groupes terroristes s’en prennent de plus en plus aux Forces de défense et de sécurité, jusque dans leurs casernes», a déclaré le président sénégalais.
Macky Sall a réitéré son ferme attachement à « l’unité nationale et à l’intégrité territoriale de la République sœur du Mali. » Pour nous, dit-il, le Mali est un, le Mali est indivisible.
Madiassa Kaba Diakité
Source: Le Républicain