Les Nations-Unies ont appelé, jeudi 16 mai, les pays membres du G5-Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad) à accélérer de « toute urgence » la pleine opérationnalisation de cette force conjointe afin qu’elle puisse atteindre sa pleine capacité opérationnelle.
« Le G5-Sahel a pris des mesures additionnelles pour opérationnaliser la force conjointe après l’attaque terroriste dévastatrice contre son quartier général en juin dernier », s’est félicitée, à cet égard, la Sous-Secrétaire générale de l’ONU pour l’Afrique, Bintou Keïta, devant le Conseil de sécurité. Intervenant lors d’une réunion du Conseil consacrée à la situation dans la région du Sahel, Mme Keïta s’est dite particulièrement encouragée par la reprise des opérations de la force conjointe en janvier dernier, notant que la force a ainsi effectué quatre opérations depuis le début de l’année. La responsable onusienne a jugé essentiel de poursuivre sur cette lancée, lors de cette réunion marquée par la participation du ministre des Affaires étrangères du Burkina Faso, Alpha Barry, du Haut-Représentant de l’Union africaine pour le Mali et le Sahel, Pierre Buyoya, du Représentant spécial de l’Union européenne pour le Sahel, Angel Losada Fernandez, et du Directeur exécutif de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), Yury Fedotov.
Selon elle, la situation au Mali et dans le Sahel au sens large reste « extrêmement préoccupante ». « La région est confrontée à de graves problèmes, allant du changement climatique et de la sécheresse à l’insécurité croissante, à l’extrémisme violent, au trafic illicite de personnes, d’armes et de drogues », a-t-elle noté. « Les groupes terroristes continuent d’évoluer et de se propager au-delà des frontières, notamment au Burkina Faso, au Niger, au Bénin, en Côte d’Ivoire, au Ghana et au Togo », a averti la Sous-Secrétaire générale de l’ONU. Dans ce contexte, des opérations efficaces du G5-Sahel « enverront un signal fort aux groupes terroristes : leur empiètement sur la vie de la population ne sera plus toléré et sera rejeté par la détermination collective des Etats membres de la région », a dit Mme Keïta. Par ailleurs, Les Etats-Unis se sont opposés jeudi au Conseil de sécurité à la proposition de conférer un mandat à la force conjointe G5 Sahel au titre du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies.
« Les Etats-Unis ne cessent de répéter que l’autorisation au titre du chapitre VII n’est pas nécessaire pour accomplir les missions de la force conjointe. Les Etats du G5 Sahel se sont déjà dotés d’accords sur les opérations militaires dans leurs territoires respectifs », a déclaré Jonathan Cohen, l’ambassadeur adjoint américain à l’ONU lors d’une réunion sur la paix et la sécurité au Sahel.