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Lutte contre le terrorisme au Mali, Niger et Burkina: le CNT a ratifié la Charte du Liptako-Gourma

Le Conseil national de Transition (CNT) a ratifié la Charte du Liptako-Gourma, ce lundi 9 octobre 2023, par 140 voix ; zéro contre ; zéro absentent, instituant ainsi l’Alliance des États du Sahel (AES) regroupant le Mali, le Niger et le Burkina. L’un des objectifs de l’Alliance est de fonder une architecture de défense commune en cas d’agression de l’une des parties prenantes. Après sa mise en place et la ratification de la charte, le plus difficile reste à faire pour le fonctionnement normal de l’Alliance, a prévenu M. DIOP.

L’organe législatif de la transition (CNT), en plénière ce 9 octobre, a ratifié Charte du Liptako-Gourma instituant l’Alliance des États du Sahel (AES) qui apporte un changement important dans la géopolitique et dans la lutte contre l’insécurité au Sahel où des milliers de personnes sont victimes du terrorisme.
Approuvant cette charte, la Commission des Affaires étrangères du CNT a émis des observations en demandant, en l’occurrence, la mise à disposition des ressources financières pour l’atteinte des objectifs l’Alliance ; de prévoir un mécanisme d’entraide et de coopération au sein de l’Alliance des Etats du Sahel et de mettre en place le parlement de l’AES pour renforcer l’alliance.
A côté d’autres initiatives sous régionales et internationales, le Mali, le Niger et le Burkina Faso confrontés de plein de
fouet à la flambée de la violence terroriste depuis une décennie avec son lourd tribut en vies humaines innocentes ont décidé de prendre leurs destins en main et de faire face au fléau en mutualisant leurs moyens et stratégies.
Cette Alliance consacrée par la Charte du Liptako-Gourma comportant 17 articles a été signée le 16 septembre par les présidents des trois pays fondateurs. Elle exprime leur volonté politique à cheminer contre l’insécurité et dans le cadre du développement économique de leur pays respectif.
S’il reste des aspects à présider pour davantage édifier des contours du fonctionnement de ladite Alliance, la Charte la consacrant pose le jalon d’une collaboration étroite entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso contre le terrorisme et réaffirme leur solidarité dans la défense et le respect de leur souveraineté contre toute agression.

Un mécanisme de solidarité et de sécurité collective
Les objectifs proclamés de l’Alliance des États du Sahel (AES) vont au-delà de la sécurité. Les trois pays signataires ont exprimé leur volonté de promouvoir «l’indépendance, la dignité et l’émancipation économique». Cette position soulève des questions sur la création éventuelle de nouvelles institutions, notamment monétaires, susceptibles d’influencer les réformes au sein de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), qui regroupe huit pays partageant la monnaie commune FCFA.
Son particularisme se situe au niveau de la quête d’indépendance politique, de dignité humaine et d’émancipation économique » de ses fondateurs qui estiment nécessaire de «poursuivre les luttes héroïques menées par les peuples et les pays africains» et surtout de leur attachement «au respect de la souveraineté nationale et internationale».
C’est pourquoi, ils entendent, par cette Alliance, défendre l’unité nationale et l’intégrité des États respectifs contre les menaces multiformes à l’espace commun aux trois États ; et notamment protéger les populations civiles en toutes circonstances.
Partant du droit naturel des États à la légitime défense individuelle ou collective, l’Alliance se donne comme objectif «d’établir une architecture de défense collective et d’assistance mutuelle au profit des trois pays qui s’engagent à lutter contre le terrorisme sous toutes ses formes et la criminalité en bande organisée dans leur espace commun à savoir la zone des trois frontières.
Cet engagement se traduira par «la prévention, la gestion et au règlement de toute rébellion armée ou autre menace portant atteinte à l’intégrité du territoire et à la souveraineté de chacun des pays membres de l’Alliance, en privilégiant les voies pacifiques et diplomatiques et en cas de nécessité, à user de la force pour faire face aux situations de rupture de la paix et de la stabilité».
Aussi, toute atteinte à la souveraineté et à l’intégrité du territoire d’un pays membre sera considérée comme une agression contre les autres pays et engagera un devoir d’assistance et de secours des autres pays, de manière individuelle ou collective, y compris l’emploi de la force armée, pour rétablir et assurer la sécurité au sein de l’Alliance.
Le Mali, le Burkina et le Niger s’engagent par cette Alliance à ne pas recourir entre eux, «à la menace, à l’emploi de la force ou à l’agression, soit contre l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique d’une Partie ;
ne pas faire de blocus des ports, des routes, des côtes ou des infrastructures stratégiques d’une Partie par les forces années ;
ne pas à partir d’un territoire mis à la disposition par une Partie, perpétrer des attaques ou des agressions contre une autre partie ou des États tiers ; ne pas à partir du territoire d’une Partie permettre à des groupes armés, des forces armées irrégulières ou des mercenaires de perpétrer des attaques contre un pays du champ».

Le plus difficile reste à faire
A l’issue de la ratification, le ministre des Affaires étrangères, Abdoulaye DIOP s’est réjoui du sens du vote du CNT faisant du Mali, le premier Etat de l’AES a bénéficié de l’onction parlementaire.
« Cela dénote de l’engagement fort du Mali pour la concrétisation de cet outil important en vue de renforcer la défense, la sécurité et travailler à promouvoir un développement socio-économique entre le Burkina Faso, le Niger et le Mali », a indiqué M. DIOP.
Il a également souligné que les trois pays, à travers l’AES, souhaitent établir la sécurité entre eux et une nouvelle approche de l’intégration économique en comptant sur les ressources propres des États membres de l’Alliance.
« Le financement de l’AES est assuré exclusivement par ses membres. C’est une donnée importante. Nous souhaitons que cette organisation soit différente de celles qui l’ont précédé en investissant davantage dans la solidarité », a déclaré le chef de la diplomatie convaincue que ce genre d’approche permet de faire ces Etats à l’abri des ingérences extérieures.
L’AES, c’est aussi, a-t-il ajouté, la détermination et l’engagement de ses membres de ne plus faire partie des organisations dans lesquelles les lois sont dictées par d’autres qui se sentent supérieurs ou qu’ils amènent des ressources financières.
Après la mise en place de l’AES, le plus difficile reste à faire, a affirmé M. DIOP pour assurer le fonctionnement de la structure conformément à ses objectifs avec le moyen financier conséquent.

PAR SIKOU BAH

Info Matin

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