Pour aider les jeunes maliens en général et les hommes de médias en particulier à mieux comprendre les conséquences de la désinformation et de la mésinformation, des sessions de formation ont été, courant le mois de février, initiées à l’endroit de plus d’une cinquantaine de participants par l’Ambassade des Etats unis au Mali en partenariat avec Doniblog.
Ils sont au total 54 participants composés des hommes de médias et des jeunes issus des différents mouvements et organisations de la société malienne. Les différentes sessions de formation ont eu lieu dans l’enceinte de l’Observatoire citoyen sur la gouvernance et la sécurité(OCGS) sis à Badalabougou, en commune V du district de Bamako. Les différents ateliers visaient à expliquer et sensibiliser les participants sur la dangerosité de la publication et du partage des fausses informations sur les toiles. À entendre Aliou Diallo, facilitateur chargé d’outiller les participants, la désinformation se définit comme toute fausse information distillée avec l’intention de nuire à une personne, un groupe ou à une organisation. Quant à la mésinformation, dira l’intéressé, elle se résume au partage des fausses informations par les uns et les autres sans être au courant que l’information n’est pas factuelle. « Ces sessions de formation entrent dans le cadre de la lutte contre les désinformations. Une initiative qui est soutenue par l’Ambassade des Etats unis au Mali. Les sessions de formation étaient destinées aux différents jeunes du Mali de façon générale ». Lors des travaux, explique le facilitateur, « on a tenté d’expliquer ce que c’est que la désinformation, la mésinformation et la malinformation ». La rencontre a également été mise à profit pour, rappelle Aliou, présenter les outils qui permettent la fabrication des fausses informations. Dans un pays en crise comme le Mali, les conséquences de la désinformation peuvent être nombreuses. « Ces conséquences sont vraiment multiples. Parce que la désinformation, telle qu’on voit chez nous au Mali, rentre dans le cadre des actions plus grandes, des actions d’influence politique et géostratégiques. La désinformation pousse la population à aimer ou à détester telle ou telle partie ». La propagation de la désinformation est faite de telle sorte que ça abime non seulement la cohésion sociale, oppose les communautés, mais crée aussi une certaine méfiance au sein de la société où les gens ont peur des images et des déclarations qui circulent. D’origine de ce fait, le jeune moniteur soutiendra que les conséquences sont vraiment dramatiques sur la population. Et à la longue, poursuivra l’intervenant, « on risque de se retrouver avec une population qui ne va plus faire confiance aux médias. Elle va alors continuer à écouter autre chose que ce que les médias racontent ».Des applications sont utilisées par des gens pour fabriquer ces fausses informations et induire les populations en erreur à travers des vidéos, imagines et des audios largement partagés sur les réseaux sociaux, déplore Aliou. La plupart de ces pratiques sont faites pour créer la zizanie, la panique ou la terreur dans le pays. D’où, dit-il, la nécessité d’outiller la jeunesse en général et les hommes de médias en particulier. Cela, dit-il, pour une prise de conscience collective sur ce phénomène qui devient de plus en plus récurrent partout sur le territoire national du Mali.
Mamadou Diarra