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Lutte contre la corruption : Les femmes approfondissent les réflexions

La 1re édition du colloque international sur le genre et la corruption s’est ouverte le mercredi 15 mai 2024 à Bamako. Le thème retenu est : “Femmes et corruption, briser le silence et agir ensemble”. Elle est organisée par l’Ecole nationale d’administration publique du Québec (Enap), à travers son Projet d’appui à la lutte contre la corruption pour et par l’égalité des genres (Luceg). Cette rencontre vise à mettre en lumière le rôle crucial des femmes dans la lutte contre la corruption et encourager une action collective pour créer un monde plus juste et équitable. L’événement réunit des délégations venues du Canada, de la Côte d’Ivoire, du Burkina Faso, du Bénin et du Sénégal.

 

La cérémonie d’ouverture du colloque était présidée par le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Mamoudou Kassogué. Il avait à ses côtés Nicolas Simard, l’ambassadeur du Canada au Mali, et Mme Ndèye Seynabou Top, directrice du projet Luceg au siège de l’Enap.

Le diplomate canadien a rappelé que son pays est en partenariat avec les autorités maliennes depuis plus de 50 ans. En 2023, l’aide internationale canadienne au Mali était plus de 128 millions de dollars. Le Canada s’est positionné ainsi au 4e rang des bailleurs de fonds bilatéraux au Mali. “Les femmes, les adolescentes et les filles sont au cœur de la programmation du Canada. Notre politique d’aide internationale féministe prévoit au moins 95 % du financement de l’aide au développement, principalement la réduction des inégalités du genre, le renforcement du pouvoir des femmes, leur droit sexuel et reproductif ainsi que la protection contre les violences basées sur le genre”, a précisé Nicolas Simard.

Le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme a souligné la portée de cette rencontre pionnière au Mali qui doit approfondir les réflexions sur l’implication des femmes dans le combat contre les pratiques corruptrices. “La corruption est une pratique qui entrave le développement économique et social des pays et constitue un facteur compromettant pour la paix, la stabilité et la cohésion sociale. Elle fragilise davantage les couches vulnérables tout en hypothéquant l’avenir de la jeunesse. C’est pourquoi il est important de se mettre ensemble pour combattre ce fléau afin d’en réduire les conséquences sur nos populations”, a-t-il ajouté.

Le garde des Sceaux a déploré la difficulté des femmes souvent confrontées à des stéréotypes sexistes qui limitent leur capacité à participer pleinement à la vie publique. Il a rappelé qu’une meilleure représentation féminine dans les sphères décisionnelles favorise les investissements sociaux. A propos de l’intitulé du thème “Femmes et corruption, briser le silence et agir ensemble”, il a indiqué trouve qu’il est assez révélateur et évocateur. “C’est une adresse non seulement aux femmes et filles du Mali, mais aussi à la planète entière pour plus d’implication et de détermination dans le légitime combat contre les pratiques corruptibles et discriminatoires qui affectent leur droit”, a-t-il analysé.Sur la foi de certains chiffres fournis par l’Office centrale de lutte contre l’enrichissement illicite (Oclei), le ministre a révélé que de 2005 et 2019, l’Etat a perdu 1266 milliards de F CFA des suites de détournements de deniers publics, fraudes aux marchés publics, gaspillages et détournements de biens de l’Etat. Il a annoncé que son département a entrepris depuis quelques années d’importantes réformes innovantes dans la lutte contre la corruption. “Ces réformes ont conduit au renforcement du cadre institutionnel avec la création de certaines structures, notamment le Pôle national économique et financier, le Pôle national de lutte contre la cybercriminalité et l’Agence de recouvrement et de gestion des avoirs saisis et confisqués”, a-t-il mentionné.

Pour terminer, Mamoudou Kassogué a annoncé la tenue prochaine d’une session spéciale de la Cour d’assises de Bamako sur les dossiers de corruption et de délinquance économique et financière.

Notons que les travaux de ce colloque dureront trois jours et prendront fin avec des recommandations.               

Marie Dembélé

 

Source: Aujourd’hui-Mali
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