Dans le cadre de la Journée mondiale de lutte contre la corruption célébrée le 9 décembre, conformément à la volonté de l’Assemblée générale de l’ONU, l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite (OCLEI) a organisé une session d’échanges et d’information, hier dans un hôtel de la place. Le thème choisi à cet effet est : «Les rôles des magistrats dans la lutte contre la corruption».
La tenue de cette session marque ainsi le lancement de la Semaine nationale de lutte contre la corruption. Elle a regroupé les magistrats et plusieurs partenaires techniques et financiers du Mali. Rappelons que l’OCLEI est né de la volonté de notre pays de mener une lutte efficace et coordonnée contre l’enrichissement illicite à l’intérieur et à l’extérieur du Mali. Cela, conformément la résolution 58/4 du 31 octobre 2003 de l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies, déclarée le 9 décembre, précisera son président. Cette résolution de l’Assemblée générale de l’ONU, ajoutera Moumouni Guindo, vise à sensibiliser au problème de la corruption et faire connaitre le rôle de la convention dans la lutte contre celle-ci et sa prévention.
Ainsi, cette session vise deux objectifs : informer l’opinion publique sur les actions entreprises dans le cadre de la lutte contre la corruption, la délinquance économique et financière au Mali, et sensibiliser sur le phénomène en vue de restaurer un climat de confiance entre les pouvoirs publics et les citoyens.
Aussi, cette séance participe de la vision de son Office à développer et à promouvoir la concertation, la collaboration et la coopération avec l’ensemble des acteurs impliqués dans la lutte contre la corruption, a édifié Moumouni Guindo.
«Il va sans dire que les magistrats de tous ordres, de tous degrés ou services, ont un rôle primordial. C’est un truisme incontestable : il n’y a pas et ne saurait y avoir de lutte efficace contre la corruption sans justice», a insisté M. Guindo.
Le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux a expliqué qu’il s’agira de mobiliser les magistrats pour la lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite en particulier. Pour Malick Coulibaly, la première responsabilité des magistrats en la matière est reconnue dans la Convention des Nations unies contre la corruption. Celle-ci énonce en son article 11 : «Compte tenu de l’indépendance des magistrats et de leur rôle crucial dans la lutte contre la corruption, chaque État-partie prend, conformément aux principes fondamentaux de son système juridique, des mesures pour renforcer leur intégrité et prévenir les possibilités de les corrompre, sans préjudice de leur indépendance. Ces mesures peuvent comprendre des règles concernant leur comportement».
Faisant sienne cette résolution, le Garde des Sceaux dira que la bataille contre ce mal ne peut être gagné que lorsque trois conditions sont remplies : l’engagement politique, la rigueur dans l’application de la loi par les magistrats et le respect scrupuleux des règles d’éthique et de déontologie qui encadrent l’exercice de leur profession. La création des structures de contrôle ou de vérification comme l’OCLEI sont notamment des efforts financiers consentis et les réformes structurelles mises en œuvre qui illustrent parfaitement l’engagement politique. Ce qui lui fait dire que : «notre dispositif de lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite est l’un des meilleurs des espaces communautaires auxquels notre pays fait partie».
À cet effet, le ministre Coulibaly annoncera qu’une synergie d’action entre l’OCLEI et la justice est indispensable dans la mesure où l’Office est non un appareil de répression, mais un organe d’investigation. C’est la raison pour laquelle, a-t-il poursuivi, la collaboration entre eux est nécessaire pour une meilleure prise en charge des rapports de l’OCLEI, afin de leur donner les suites idoines.
Surtout que la lutte contre ce fléau est nécessaire pour notre pays. «La lutte contre la corruption est essentielle pour la stabilité et le progrès de tout le Mali», a commenté l’ambassadeur du Royaume des Pays-Bas au Mali. Jolke Oppewal a invité les populations à accompagner davantage le gouvernement dans ce combat. Il a lancé un appel à dénoncer toute personne soupçonnée de corruption dans les institutions, en appelant le numéro vert gratuit : 80 00 22 22 mis à disposition à cet effet.
Fadi CISSÉ
Source: Journal l’Essor-Mali