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Lutte contre la corruption au Mali : L’équation du recouvrement des biens mal acquis

Bamako, 11 juillet (AMAP)Les activités de la Journée africaine de lutte contre la corruption, ont commencé, jeudi, sous le thème inaugural : «Intégrité au regard des religions et de la tradition», exposé par des légitimités traditionnelles, les leaders religieux et les acteurs de la société civile, a constaté l’AMAP.

Le 11 juillet a été déclarée solennellement Journée africaine de lutte contre la corruption par le Conseil exécutif de l’Union africaine (UA) lors de sa 30èsession ordinaire tenue à Addis-Abeba, (Ethiopie) du 27 au 29 janvier 2017. L’institutionnalisation de cette journée symbolique commémore l’adoption et la signature de la Convention africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption, le 11 juillet 2003 à Maputo, au Mozambique.

Au Mali la célébration, cette année, a eu lieu, au Centre international de conférence de Bamako (CICB), sous la présidence du ministère de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, Malick Coulibaly, représentant le Premier ministre.

Organisée par l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite (OCLEI), cette commémoration vise à sensibiliser l’opinion publique nationale sur la gravité du phénomène de la corruption et à soutenir les actions entreprises contre le fléau.

Pour le président de l’OCLEI, Moumouni Guindo, il est vain de poursuivre, condamner et incarcérer les auteurs de faits de corruption et d’enrichissement illicite si les auteurs, les complices et leurs ayants droits peuvent continuer à jouir tranquillement des biens mal acquis. « Il faudrait donc, selon Moumoui Guindo, pouvoir recouvrer et restituer au Trésor public les biens mal acquis et leurs fruits ». Ce qui pose problème, selon lui. « Car, l’arsenal juridique de notre pays est complet en la matière. Mais, il n’existe pas un organisme chargé de la gestion des fonds et bien acquis de façon illicite ». « Cette insuffisance, soulignera-t-il, a été signalée par les experts nationaux qui ont procédé à l’auto-évaluation du cadre juridique et institutionnel du Mali, au regard de la Convention des Nations unies sur la corruption ».

« Sur cette base, de nombreux pays ont mis en place des organismes de gestion des biens et avoirs illicites saisis ou confisqués et destinés à être rendus au peuple », a expliqué le magistrat. Or, ces instruments juridiques internationaux signés et ratifiés par notre pays mettent, à son avis, un accent particulier sur le recouvrement d’avoirs et exhortent les États parties à mettre en place des dispositifs efficaces de recouvrement et de gestion des avoirs illicites.

Les instruments juridiques internationaux insistent également, selon lui, sur la promotion et la coordination des actions au niveau national, afin de favoriser la coopération internationale dans ce domaine. «La mise en œuvre d’un système transnational efficace donnera plus de lisibilité et même de compréhension aux activités des différentes structures chargées de lutter contre la corruption et réduira le mouvement des capitaux illicites à travers les frontières», a plaidé le président de l’OCLEI.

Selon Moumouni Guindo, toutes ces actions ne peuvent se dérouler avec efficacité sans la sensibilisation et la communication pour susciter un changement de comportement chez les agents publics par la diffusion des principes déontologiques, notamment l’intégrité. « Ces actions, a-t-il insisté, permettront également de sensibiliser les citoyens sur les graves conséquences de la corruption sur leur existence, de manière à les mobiliser pour ériger et renforcer la barrière contre le fléau ».

Abondant dans le même sens, le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, a insisté sur « l’impérieuse nécessité de renforcer les activités de sensibilisation et de communication en direction des agents publics, de la société civile, des leaders religieux ainsi que les leaders d’opinion féminin et jeune ». Cette activité, selon Malick Coulibaly, doit couvrir l’ensemble du pays au moyen de tous genres de communications et d’informations. Pour lui, il s’agit aussi de rallier l’opinion nationale et même la diaspora à la cause de la lutte contre la corruption.

A cet égard, il a, au nom du Premier ministre, donné l’assurance d’une implication personnelle dans la recherche de solutions idoines pour atteindre les cibles. Car, lutter contre la corruption nécessite, a souligné Malick Coulibaly, du courage, de la détermination et beaucoup de sacrifice. Il a, pour ce faire, invité les responsables de l’OCLEI à élaborer et à mettre en œuvre dans un cadre de coopération et de coordination avec les acteurs nationaux et internationaux toute forme de stratégie, de mécanisme et de procédure efficace et efficiente permettant à tout membre des organisations de recouvrer les fonds détournés.

Le président du Haut conseil islamique du Mali (HCIM), Cherif Ousmane Madani Haïdara, l’Abbé Gaston Coulibaly, représentant le cardinal Jean Zerbo, le Pr Abdoulaye Niang, de «Jogo ni Mayyya » et du Révérend Nouhoum Yattara, étaient présents à la cérémonie

AKC/MD (AMAP)

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