Des millions d’enfants vivant dans des pays touchés par des conflits ou des catastrophes n’ont pas accès à des services essentiels de protection de l’enfance, une situation qui met en péril leur sécurité, leur bien-être et leur avenir, a prévenu mardi l’UNICEF en lançant un appel de fonds de 3,9 milliards de dollars en appui à ses efforts pour venir en aide aux enfants pris dans des crises humanitaires.
Cet argent doit pour permettre à 41 millions d’enfants d’avoir accès à de l’eau salubre ainsi qu’à des services de nutrition, d’éducation, de santé et de protection dans 59 pays à travers le monde, a précisé l’UNICEF dans un communiqué de presse.
Les cinq appels de fonds individuels les plus importants concernent les réfugiés syriens et leurs communautés d’accueil en Égypte, en Jordanie, au Liban, en Iraq et en Turquie (904 millions de dollars), le Yémen (542,3 millions de dollars), la République démocratique du Congo (326,1 millions de dollars), la Syrie (319,8 millions de dollars) et le Soudan du Sud (179,2 millions de dollars).
« Aujourd’hui, des millions d’enfants frappés par des conflits ou des catastrophes sont confrontés à une violence, à une détresse et à des traumatismes d’une ampleur effroyable », déplore la Directrice générale de l’UNICEF, Henrietta Fore. « Sans espaces sûrs dans lesquels jouer en sécurité et sans possibilité de retrouver leur famille et de recevoir un soutien psychosocial, les enfants n’ont aucune chance de panser les blessures psychologiques infligées par la guerre ».
L’UNICEF estime que plus de 34 millions d’enfants touchés par des conflits ou des catastrophes n’ont pas accès à des services de protection de l’enfance, parmi lesquels 6,6 millions d’enfants au Yémen, 5,5 millions d’enfants en Syrie et 4 millions d’enfants en République démocratique du Congo (RDC). Ces services comprennent l’ensemble des efforts visant à prévenir et à traiter la maltraitance, la négligence, l’exploitation, les traumatismes et la violence
Des contraintes budgétaires
L’UNICEF s’attache également à garantir que la protection de l’enfance occupe une place centrale dans l’ensemble de ses programmes humanitaires, notamment dans les domaines de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène et de l’éducation, en identifiant, atténuant et éliminant les dangers qui menacent la sécurité et le bien-être des enfants.
Cependant, les contraintes budgétaires conjuguées à d’autres obstacles, dont le mépris grandissant des parties belligérantes à l’égard du droit humanitaire international et le refus de laisser passer l’aide humanitaire, limitent fortement la capacité des organismes d’aide humanitaire à protéger les enfants. Ainsi, en 2018, l’UNICEF n’a reçu qu’un tiers des 21 millions de dollars nécessaires pour déployer ses programmes de protection de l’enfance en RDC et n’a pas pu réunir près d’un cinquième du financement demandé pour les enfants syriens.
« Il est essentiel de fournir à ces enfants le soutien dont ils ont besoin », affirme Manuel Fontaine, Directeur des programmes d’urgence de l’UNICEF. « La communauté internationale doit s’engager à appuyer les efforts de protection des enfants pris dans des situations d’urgence. »
L’année 2019 marque le 30e anniversaire de la Convention relative aux droits de l’enfant et le 70e anniversaire des Conventions de Genève. Pourtant, au cours des trois dernières décennies, il n’y a jamais eu autant de pays impliqués dans des conflits internes ou internationaux, une situation qui menace la sécurité et le bien-être de millions d’enfants.
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