Des sanctions ciblées seront approuvées lundi contre des personnes et des entités liées à la société militaire privée, active en Europe et en Afrique.
L’Union européenne va adopter lundi un paquet de sanctions «substantiel» pour répondre aux actions de déstabilisation menées en Europe et en Afrique par la société militaire privée russe Wagner, a appris l’AFP vendredi 10 décembre de sources diplomatiques. Les ministres des Affaires étrangères de l’UE approuveront ces sanctions ciblées – interdiction de visa et gel des avoirs dans l’UE – contre des personnes et des entités liées au groupe Wagner, lors de leur réunion lundi à Bruxelles. La décision, qui avait fait l’objet d’un consensus lors de leur dernière réunion le 15 novembre, sera ensuite publiée au Journal officiel.
«Plus que le nombre, ce qui est important dans ce paquet de sanctions, ce sont les noms et les activités des personnes visées», a souligné un diplomate européen. Il s’agit d’une «réponse globale aux agissements du pays (NDLR, la Russie) qui abrite Wagner», a précisé un autre diplomate européen. «Wagner est une société militaire privée russe utilisée pour déstabiliser la sécurité en Europe et dans des pays tiers de son voisinage, notamment en Afrique», a-t-il expliqué.
«Très nombreuses actions illégales»
Les sanctions ciblent les «très nombreuses actions illégales» menées par la société en Europe et en Afrique. «Plusieurs régimes de sanctions de l’UE sont utilisés pour agir sur les théâtres où la société est implantée», a souligné le diplomate. La société Wagner est signalée dans 23 pays d’Afrique sub-saharienne où la Russie est présente, notamment au Mali et en République centrafricaine, mais elle intervient également en Libye, en Syrie et en Ukraine, précise-t-on de source européenne. Les ministres vont également approuver lundi un cadre juridique leur permettant de «sanctionner ceux qui feraient obstruction à la transition au Mali», a précisé un des diplomates européens.
La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a imposé le 7 novembre des sanctions individuelles aux membres de la junte au Mali en raison du retard pris dans l’organisation des élections qui doivent consacrer le retour du pouvoir aux civils après le double putsch d’août 2020 et mai 2021. Le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, avait expliqué le 15 novembre que le paquet de sanctions de l’UE visait à la fois «les membres de la société Wagner et les sociétés qui travaillent directement avec» elle. La France a averti Moscou que le déploiement de mercenaires russes dans la bande sahélo-saharienne serait «inacceptable».