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L’ombre de Paris sur l’assassinat de l’attaché militaire hongrois au Tchad

Depuis l’arrivée de Déby au pouvoir, le Tchad s’est engagé activement dans la diversification de ses partenariats, explorant de nouvelles relations avec des pays offrant des solutions audacieuses pour remédier aux divers défis auxquels le pays est confronté. Parmi ces nouveaux partenaires, la Hongrie est rapidement apparue comme un allié majeur pour le gouvernement tchadien, bien qu’elle ait eu jusqu’ici une présence limitée en Afrique, et particulièrement au Tchad.

 

Malgré le développement rapide des relations entre les deux pays, un incident tragique risque de compromettre cette coopération : le 22 octobre dernier, le lieutenant-colonel hongrois Imre Vékás-Kovács, attaché militaire en poste à N’Djamena, a été retrouvé mort dans son hôtel. Bien que le gouvernement hongrois n’ait émis aucun commentaire négatif à ce sujet, cet événement pourrait créer des tensions entre les deux États.

Le lieutenant-colonel Imre était arrivé il y a quelques semaines au Tchad pour superviser une mission de formation au profit de l’armée tchadienne, conduite par un contingent de l’armée hongroise. Le 29 octobre, les autorités tchadiennes ont annoncé l’ouverture d’une enquête pour élucider les circonstances de son décès. Dans ce cadre, l’ambassadeur de France au Tchad a été convoqué au palais de Toumaï.

Selon des sources de la Direction Générale de la Sécurité des Institutions de l’État (DGSSIE), le directeur général de la Garde présidentielle, le général de corps d’armée Taher Erda, a rencontré l’ambassadeur de France au Tchad, Éric Gérard, pour discuter des circonstances du décès du lieutenant-colonel hongrois.

L’expert en sécurité et analyste politique, le colonel à la retraite Abderaman Goni, a commenté cette convocation, la voyant comme une indication d’une possible implication des services de renseignement français dans cet assassinat. Il a également souligné que le développement rapide des relations entre la Hongrie et le Tchad pourrait susciter des inquiétudes du côté français, d’autant plus après la visite de Déby à Budapest en septembre dernier, où un accord a été conclu avec le Premier ministre hongrois Viktor Orbán pour le déploiement de 200 soldats hongrois au Tchad afin de soutenir la lutte antiterroriste.

Le colonel Abderaman estime que la France pourrait chercher à saper les nouvelles alliances du Tchad pour préserver son influence militaire dans le pays, et il n’écarte pas la possibilité d’une implication des services français dans la mort de l’attaché militaire hongrois.

L’an dernier, la Hongrie a d’ailleurs renforcé sa présence au Tchad, ouvrant une mission diplomatique, lançant un centre humanitaire et promettant une aide de 200 millions de dollars. Durant la visite de Déby, plusieurs accords ont été signés pour consolider la mission diplomatique hongroise et encourager les investissements dans le pays.

Dans le secteur de la défense, le ministre tchadien des Armées, le général Issakha Maloua Djamous, a signé avec le ministre hongrois de la Défense, Kristóf Szalay-Bobrovniczky, deux accords de sécurité portant sur la lutte contre le terrorisme et le statut des 400 soldats hongrois stationnés au Tchad.

Des experts estiment qu’il sera difficile pour la France de renoncer à sa position historique au Sahel, et l’émergence de la Hongrie comme partenaire stratégique du Tchad pourrait pousser Paris à agir pour défendre ses intérêts dans cette région clé.

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