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L’Imam Dicko chez le Grand Chérif M’Bouye Haïdara : – j’ai presque la conviction que les adeptes du soufisme ne pourront pas s’unir, dixit M’Bouye Haïdara – s’il plaît à Dieu je rassemblerai de nouveau les musulmans du Mali, assure l’Imam Dicko

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Malgré sa convalescence, le successeur de Cheick Hamaoullah dans sa fonction spirituelle a accueilli la délégation de l’Imam Mahmoud Dicko, de retour de YELIMANE, avec chaleur.

Le tandem M’Bouye et Dicko s’est prononcé sur les sujets d’intérêt national, à savoir : l’unité de la communauté musulmane ébranlée par les récents évènements ayant marqué la vie de la nation et l’évolution de la situation politique.

Au chapitre du premier point, le Chérif de Nioro a fait une intervention qui se laisse voir son pessimisme quant à la concrétisation de la cohésion entre musulmans, surtout entre les sectes qui se réclament du soufisme.

D’abord, il a précisé que l’union des musulmans ne peut plaire à quelqu’un mieux que lui, mais reconnaît que c’est difficile. Cependant, tout rassemble, en principe, les musulmans : la reconnaissance d’Un Même et Unique Dieu, les prières canoniques, le jeûne, le pèlerinage et l’aumône. Il a tenu à préciser qu’il n’est ni pour la division ni pour l’esprit de coterie qui anime plusieurs personnes : « On m’a fait remarquer que Dicko est Wahhabite et que moi je suis Tidjani, laissant entendre que nous sommes  différents. En fait, il n’y a pas d’écart entre nous, pas de divergence de vues entre nous non plus » ; et de continuer : « Dicko ne me reproche rien concernant ma pratique religieuse et moi je le respecte dans sa conviction. Qu’est-ce qui a pu nous unir ? C’est l’Islam qui prévaut sur la Tidjaniya et le Wahhabisme ».

En plus, le Grand Chérif garde toujours  le bon souvenir de la lutte héroïque des musulmans, toutes sensibilités confondues, contre le fameux Code de la Personne et de la Famille. Pour lui, la pérennisation de cette dynamique merveilleuse aurait rassemblé les musulmans, seule force dont ils disposent.

Au sujet de la relation d’entente et de confiance recherchée entre les soufis du Mali, particulièrement, le Chérif se dit incertain au regard de la manière dont les choses se présentent : « Si les soufis et autres branches se disputent, je choisis le camp des soufis. Mais où sont les soufis ? Qu’ils se montrent ; si une mésentente éclate entre les tarîqa (Voie, Congrégation, Confrérie ou Ordre de ceux qui ont le Wird, c’est-à-dire, les Oraisons), je prends le parti de la Tidjaniya naturellement.

Moi je serais fier de voir les Tidjani  unis aujourd’hui. Mais où sont- ils ? » Pis, « j’ai presque la conviction que les soufis ne pourront pas s’entendre », s’est-il désolé, avant de continuer : « Entre eux-mêmes, ils s’entredéchirent. Ceux-ci peuvent s’associer pour faire quoi ensemble ? ».Pour clore ce chapitre, il a affirmé avoir été abordé sur la question, mais ne sera pas membre d’un Groupement, car ignorant à quoi ça va aboutir.

Il a aussi averti que ça  lui ferait mal de voir les musulmans, après avoir créé un instrument fédérateur   (le Haut Conseil Islamique du Mali) leur permettant d’enregistrer des résultats  positifs, disloquer cette unité, avant de prévenir que si  ça devra arriver, lui, il n’aura rien à perdre, mais plutôt ceux qu’il a soutenus jusque-là : « Faites en sorte que cela n’arrive jamais », a conseillé M’BOUYE HAIDARA.

En réponse, le président du Haut Conseil Islamique du Mali, Son Eminence Mahmoud Dicko a assuré son Cheick M’BOUYE qu’aucun sacrifice ne sera trop grand pour lui s’il doit permettre d’unir les cœurs et les esprits de ceux qu’il représente : «Même s’il me faudra aller rencontrer chacun à domicile pour m’agenouiller, ramper et supplier, les mains croisées derrière, afin qu’on puisse se pardonner, s’aimer et travailler ensemble, je n’hésiterai pas un seul instant ».

L’Emir des musulmans du Mali est convaincu que ce geste ne le dégraderait pas, au contraire. Et avec des larmes dans la voix : « S’il plaît à Dieu, je rassemblerai de nouveau  les musulmans du Mali », a assuré Dicko qui  a terminé en disant que la bénédiction et l’accompagnement du Chérif étaient indispensables à l’accomplissement de sa mission combien ardue ! Chose dont il a été rassuré, car la figure de proue des Chérifs s’est montrée très sensible aux propos de Mahmoud qui sait parfaitement ce qu’il fait.

S’agissant de la situation politique du pays, le Chérif a dessiné les contours de l’accession d’IBK à la magistrature suprême après la chute du régime de son prédécesseur : « ATT était à la fois candide et malfaiteur. Son champ de destruction s’est étendu jusqu’à l’Islam, car il a trouvé le code controversé dans les tiroirs, mais c’est lui qui a eu le culot de l’envoyer à l’Hémicycle pour son adoption…par son innocence, il a plongé le pays dans l’abîme ».

Selon l’explication du Chérif, IBK est venu trouver un pays complètement à terre. Sa tâche n’était donc pas facile, certes. Pour le redressement d’un pays ainsi fragilisé, il faut que tout le monde s’unisse derrière un chef, ce qui est très difficile par les temps qui courent ; le pays a aussi besoin des dirigeants forts, rigoureux, responsables, agissant souverainement. Cela aussi fait défaut. Et malheureusement, dans tous  les domaines présentement, il n’y a que des problèmes ».

Cependant, le Chérif de Nioro a formulé des bénédictions à l’endroit de la communauté musulmane en particulier, et de tout le pays en général.

ABDOUL NIANG

 

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