La lutte contre la radicalisation et l’extrémisme violent est une des grandes préoccupations de la Ligue des oulémas, prêcheurs et imams du Sahel (LOPIS). Pour apporter sa contribution à la prévention de ces fléaux la LOPIS organise, depuis hier dans notre capitale, un atelier sur le thème : «Guide des bonnes pratiques de l’enseignement religieux en vue de prévenir la radicalisation et l’extrémisme violent».
La cérémonie d’ouverture de cet atelier était présidée par le ministre des Affaires religieuses et du Culte, Thierno Amadou Omar Hass Diallo en présence du président de la LOPIS, Ahmad Mortallah et du représentant pays de ladite Ligue, Alpha Da Kounta. Outre les leaders religieux de notre pays, plusieurs pays notamment l’Algérie, le Burkina Faso et la Mauritanie sont représentés.
Cette rencontre de deux jours vise à annoncer officiellement la publication du Guide des bonnes pratiques de l’enseignement religieux et sa mise à la disposition des formateurs comme outil de référence. Ce manuel permettra d’optimiser et rehausser la qualité de l’enseignement de l’éducation religieuse dans les écoles. Dans ce Guide des bonnes pratiques, on trouve le chapitre lié aux concepts et à la terminologie, les valeurs et l’éthique et un chapitre lié aux sujets polémiques. Quelques points abordés dans ce dernier chapitre sont notamment la relation des musulmans avec les non-musulmans et le jihad entre la vocation licite et la déviation idéologique.
Le représentant pays de la LOPIS a indiqué que cet atelier s’inscrit dans la continuité de l’action entreprise par la Ligue lors des 6è et 10è ateliers tenus respectivement en juillet 2017 et septembre 2019 à Nouakchott. Lors de ces rencontres, a-t-il précisé, les membres du bureau exécutif se sont mis d’accord sur les principaux axes et thèmes du Guide des bonnes pratiques afin de prémunir les jeunes de la radicalisation et de l’extrémisme violent.
Selon lui, ce document qui est le premier guide religieux contre l’extrémisme, constitue une étape opérationnelle décisive pour la Ligue depuis sa création en 2013. Alpha Da Kounta a affirmé que la menace de l’extrémisme violent progresse à travers l’altération de la foi aux moyens peu orthodoxes. Pour lui, la LOPIS a été créée en vue de combattre cette idéologie barbare par le discours religieux fondé sur l’amour, la tolérance à partir de vrais percepts de l’islam.
Le ministre des Affaires religieuses et du Culte a rendu hommage à la Ligue pour avoir porté le choix sur notre pays pour abriter cette cérémonie.
Parlant du Guide des bonnes pratiques, il dira qu’il servira de bouclier pour la jeunesse pour lutter contre toute forme de radicalisation, d’emballement qui se fait au nom de l’islam. Il a insisté sur la fragilité de la jeunesse face à ces fléaux. «Si les religieux intellectuels portent leur dévolu sur une frange de la population qui est le levain de la paix dans nos pays, cela permettra à coup sûr à moyen et à long terme d’avoir une jeunesse éclairée dans ce qui fait le vrai fondement de l’islam», a-t-il salué, exhortant les membres de la Ligue à aller à la riposte doctrinale contre le discours de la violence dans les mosquées, les familles et autres lieux de culte.
En outre, Thierno Amadou Omar Hass Diallo a déploré les actes barbares auxquels se livrent les terroristes au nom de l’islam qui est une religion de tolérance et de générosité. Pour lui, il faut bannir ces actes anti-religieux qui constituent un détournement de l’effort de développement qui devrait permettre à nos États de construire un nombre important d’écoles, d’hôpitaux, de routes et d’emplois. Le vœu du président de la République Ibrahim Boubacar Keïta, a-t-il révélé, est de bâtir un Mali où, malgré les différences religieuses, il fait bon de vivre.
Mohamed D.
DIAWARA
Source: Journal l’Essor-Mali