Dans la foulée des graves évènements de 2012-2013, des hordes entières de malfaiteurs et de criminels s’installèrent dans le nord du pays avec l’intention d’y demeurer le plus longtemps possible. Des rebelles touaregs aux djihadistes de tous bords en passant par les narcotrafiquants et même des officiers des FAmas, tous ces énergumènes revendiquèrent soit à titre individuel soit à titre collectif une portion du territoire malien. La tâche semblait d’autant plus aisée que la démilitarisation ordonnée par ATT avait laissé des places vacantes et sans maître. Mais les années passant, au vu de l’évolution de la situation sur le terrain, on a vraiment l’impression que personne, surtout au sommet, n’a intérêt à ce que la paix revienne au nord. Les rebelles du nord tentent désespérément de contrôler les routes de la drogue, les généraux encore moins celle des cigarettes et des aides humanitaires, sans compter les proxénètes et autres dealers en sexe spécialisés dans les trafics humains.
Le pouvoir de Bamako, à travers des rencontres fantômes sur le sujet, essaie de réconcilier des gens qui ne veulent pas se sentir, intérêts économiques et financiers divergents, obligeant. Dans ces conditions, dire que l’on tourne en rond revient à formuler une tournure savamment “euphemisée” comme savent le faire les gens de “l’Azawadland”.
La France et les Nations Unies ont perdu leur latin dans les vents de sable du Mali en dépit des expériences accumulées dans les pays confrontés au problème du djihadisme.
Cependant dans le cas du Mali, selon des sources concordantes, les sources des violences se trouveraient à Bamako et non au nord ou au centre. De Plus en plus des ministres et des députés sont soupçonnés de servir de bailleurs de fonds aux terroristes et aux bandits armés. Le plus grave est que les activités criminelles de ces néo-rebelles sont quasiment devenues une source de revenu pour eux, une espèce de gagne-pain indispensable à leur survie.
Les Européens arrivés en Amérique du nord à la fin du XIXè siècle avaient transformé cette terre en zone de feu où le plus puissant s’attaquait au plus faible et lui prenait tout ce qu’il possédait comme richesses.
La guerre au nord du Mali ressemble de plus en plus à ce scénario tragique par ces attaques idiotes entre villages, ces vols de bétail, ces viols de femmes et autres déviances morales inconnues dans ces régions depuis Tondibi. Mais à y voir de trop près, tous ces massacres sont le fait des classes dirigeantes successives qui se sont accaparées de toutes les richesses nationales, laissant sur le trottoir de la pauvreté ses meilleurs fils.
Facoh Donki Diarra
Ecrivain domicilié à Konimbabougou)